dimanche 28 février 2010

En prolongation ...


C’est finalement à 21h00 que j’ai appuyé sur le bouton «OFF» de ma machine à coudre, débranché le fer et déposé deux nouvelles blouses dans la boite qui contenait déjà des pantalons et des corsages signés Lambertrand que m’avait commandés ma cliente de Chicoutimi.

J’aurai passé toute la fin de semaine dans mon atelier au développement du patron et à la réalisation des deux échantillons de cette blouse. Enfin presque toute la fin de semaine puisque, fidèle à ma nouvelle habitude, je suis allée siroter un latte à l’Inter-café où, durant plus de deux heures, au lieu de bouquiner, j’ai travaillé à mon examen 4 du module 3 en création littéraire. Loin des 1000 mots requis, j’ai toutefois réussi à griffonner la trame du récit, à faire une description physique et morale de mon personnage principal et à jeter sur le papier recyclé de mon cahier, l’échange qui tiendra lieu de dialogue entre mon corpulent héros et son vis-à-vis, un jeune freluquet qui, en fait, l’est tout autant (héros, pas corpulent).

En même temps que ce nouveau mois de mars qui commencera demain, j’entamerai ma semaine zennement en réalisant quelques réparations toutes simples qui m’ont été confiées la semaine dernière et en effectuant une série de retouches sur de mignonnes robes qui partiront en croisière dans moins de dix jours, savamment roulées dans les valises de ma Jéromienne.

Avec le printemps qui s’installera bientôt et qui incitera des Sauverois à acheter de nouveaux vêtements qui seront souvent trop longs, qui en poussera d’autre à faire le ménage de leur garde-robe qui recèle des trucs devenus trop grands ou étrangement trop petits, il y a fort à parier que mes machines n’ont pas fini de faire des heures supplémentaires.

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Sally Fée Contes de Fée Sally Fée Contes de Fée Sally Fée


Sally Fée Contes de Fée Sally Fée Contes de Fée Sally Fée

vendredi 26 février 2010

Appel à l'audace ...


«Si je connaissais son nom, je lui téléphonerais et lui demanderais s’il a envie qu’on prenne un café ensemble», me disait une amie récemment.

Célibataire depuis trop longtemps, cet homme qu’elle a croisé à quelques reprises et avec qui elle avait conversé brièvement avant Noël, a ce qu’il faut de réserve et de charme pour que ma copine ait envie de rompre la monotonie de son célibat pour lequel elle n’est pas faite.

D’autres amies, incertaines de vouloir chambouler leur vie et d’amputer leur liberté, ne rêvent pas moins d’un amant qui saurait les faire rire, toucher leur esprit et émouvoir leur corps… épisodiquement.

Dans nos rêveries, cela paraît si simple de trouver l’amour ou d’en partager les plaisirs avec un complice. Mais dans la réalité, ça ne l’est pas. Enfin, pas pour mes amies, ni pour moi.

Que doivent faire les femmes lorsqu’elles croisent un homme qui les attire? Oser l’aborder? Lui déclarer : «Vous me plaisez, ne pourrions-nous pas faire connaissance?».

«Tu connais le voisin de cet homme, demande-lui qu’il déniche son nom et, n’hésite pas, appelle-le. Le pire qu’il puisse t’arriver c’est qu’il te dise non!», ai-je répondu à mon amie, la voix vibrante de conviction.

Moi, en tout cas, c’est ce que je ferais… si j’en avais l’audace.



"L'audace c'est vouloir arriver à quelque chose; la timidité, vouloir juste que quelque chose vous arrive."
Patrick Sébastien

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La puce à l'oreille ...

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Ce matin, j'ai eu un pressentiment, un feeling étrange, je dirais même un avant-goût de rêve prémonitoire.
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Ça s'est passé immédiatement après que ma locataire, HabsfanDan, qui habite au-dessus de mon logement, ait frappé à ma porte pour me remettre ceci:
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Je me demande... cela aurait-il un lien quelconque avec la visite de ses trois petits-enfants la semaine prochaine?
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Bizarre ...
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jeudi 25 février 2010

Le retour ...

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... du Bonhomme Hiver!

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mardi 23 février 2010

Pas ce soir ...


Mardi matin : il neigeote, c’est le jour de mon cours de peinture et j’ai mal à la tête.

Deux Advil, petit-déjeuner et début de la production pour la boutique de Chicoutimi. Le mal de tête persiste. Mon dîner n’y change rien.

Midi quarante-cinq : visite à la bibliothèque municipale où je retourne cinq bouquins et en emprunte cinq nouveaux. Près de l’entrée, une étagère contient des romans que personne n’a plus envie de lire. J’en déniche dix qui deviennent miens pour $10.25. Si ce n’était de mon mal de tête, je sauterais de joie.

Il est passé 13h15 et le cours débute lentement parce que tout le monde a des questions sur son projet personnel. Moi, je n’en pose qu’une : «Est-ce qu’on pourrait commencer?». Il semble que oui… Mon ciel est bleu, la mer aussi, mais plus foncée. Le professeur me surprend à mélanger le bleu de Prusse et le blanc sur ma palette. Oups… Les montagnes près de la ligne d’horizon me donnent mal à la tête, mais pas autant que l’herbe jaunie et le vert des bosquets.

«C’est donc ben beau!», répète ma consœur étudiante, celle à qui le qualificatif «sympathique» ne sied pas trop et qui est amie avec celle d’à côté qui est du même acabit. Je fais comme si je n’avais pas entendu… j’ai trop mal à la tête.

Seize heures trente et des poussières: en remontant la rue transversale, les quinze livres pèsent lourd dans mon cabas à roulette et la gadoue dans laquelle je patauge n’arrange pas les choses. Les muscles douloureux de mon bras, de mes trapèzes et de ma nuque me font oublier un instant mon mal de tête.

À peine entrée dans la maison, le téléphone sonne. «Martin? Je te rappelle.». Quinze minutes plus tard, ding-dong; ma cliente arrive pour le second essayage de deux pantalons auxquels j’ai fait plusieurs ajustements qui s’avèrent réussis. Ouf! Bien qu'un étau me serre le crâne, je souris et elle fait de même malgré le montant de sa facture.

Re-ding-dong. Un livreur? À 18h00? Oui, me dit ce dernier tout sourire, car chez UPS c’est payant de faire des heures supplémentaires! Il repart en me souhaitant la bienvenue à Saint-Sauveur et en me laissant un ballot de tissu qu’il me faudra tailler pour une commande spéciale de ma cliente du Saguenay.

Mais pas ce soir, j’ai trop mal à la tête…


dimanche 21 février 2010

Trois minutes pour rêver ...

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Je suis du printemps. Cette saison m’enivre; je la sens dans mes veines, elle me grise, me transporte. En descendant vers la rue Principale tantôt, je m’y serais crue. Le soleil plein les yeux et à ras le cœur, je me suis imaginée nomade, sans attache, n’ayant pour nid qu’un petit pied-à-terre où me poser de temps à autre.

Pour commencer, je m’envolerais vers la France; je rêve depuis toujours de ses campagnes, de ses hameaux, de ses vieilles fermes et de ses châteaux. C’est la faute aux romans. Comme dans les aventures du «Club des Cinq» de mon enfance, je séjournerais chez un fermier, chez un viticulteur ou un commerçant. En échange du gite et du couvert, j’accomplirais des petits boulots, nourrissant les bêtes, récurant des cuves ou plaçant des marchandises sur les tablettes.

Puis, en après-midi, armée de mon vieux Canon, je prendrais la clé des champs, parcourant les rues, explorant les sentiers, m’empiffrant de dépaysement, ne m’arrêtant que pour saluer les gens, dévorer des yeux le panorama et, avec un peu de chance, différents spécimens de la faune locale. Au bout d’un certain temps, repue, je bouclerais mes bagages et reprendrais la route, laissant derrière moi de nouveaux amis, des connaissances et, qui sait, quelques amours éphémères.

C'est l'esprit encore peuplé de rêveries et du soleil plein les yeux que, trois minutes plus tard, j'atteignis la rue Principale et emboitai le pas aux nombreux touristes qui, peut-être pour la première fois, découvraient cet ailleurs qui est dorénavant le mien.

Je suis du printemps, il me fait rêver…

samedi 20 février 2010

Baladine se relâche ...


«HÉ!!!! SALUUUT MA SALLY-FÉÉÉÉE!!!», entendis-je dans mon combiné après avoir répondu à la sonnerie par un très zen « Oui, bonjour… ».

Je reconnus immédiatement la voix enjouée et retentissante de ma Baladine. Oh, mais c’est qu’elle était en pleine forme la Sherbrookoise! Imaginez-vous qu’elle s’est offert un petit congé, histoire de souffler un peu avant le blitz final qui l’amènera aux vacances estivales. Il faut dire que depuis l’automne dernier elle avait beaucoup travaillé, accumulant de longues journées qui souvent se prolongeaient jusqu’à 21h. Sans parler de toutes ces nuits où la chair chère dû se dévouer corps et euh… corps. Bref, elle ne l’a pas volé…

Bien sûr, elle aurait pu décider d’aller s’étendre sous un parasol quelque part dans le Sud, s’exiler à New York, à Vancouver ou pourquoi pas, faire une virée à Saint-Sauveur-des-Monts. Eh non, la belle a préféré s’offrir la totale; une longue session de farniente chez elle. Au programme : se coucher tôt, faire la grasse matinée, ne pas toucher au ménage, ni à la vaisselle et pas davantage aux repas. La vie de princesse, quoi!

Je l’imagine, étendue sur sa couche, la tête haute, agitant une clochette afin que l’une de ses filles, transformée en Cendrillon, lui apporte une tasse d’eau chaude, un verre d’eau froide ou une pointe de pizza. Dame Baladine, paraît-il, a même exigé qu’on lui fasse la lecture des courriels qu’elle avait reçus, prétextant qu’elle ne devait pas fatiguer ses beaux yeux.

Courage les filles! Votre esclavage tire à sa fin : votre mère retournera au boulot le 1er mars.

jeudi 18 février 2010

Mince alors!


Si j’en doutais encore il y a trois semaines, je ne peux plus le nier; je les ai bel et bien perdues. Au début, j’admets que je les ai cherchées, mais il fallut me rendre à l’évidence: elles avaient disparu, s'étaient volatilisées. «Où?», direz-vous. Dans l’atelier? Non, ça m’étonnerait. Ni dans la salle de bain et, assurément, pas dans ma chambre à coucher. Je crois plutôt que ça s’est passé quelque part entre le salon et la pièce où je m’entraîne, qui sert aussi de chambre d’ami.

Je sais que certaines de mes connaissances, et peut-être aussi des amis, jugeront qu’elles m’étaient nécessaires et que j’aurais dû tout faire pour ne pas les perdre. Mais à vrai dire, et peu importe ce que ce beau monde peut en penser, je ne m’étais jamais fait à l’idée de vivre avec elles. Je peux vous confier un truc? Je les trouvais franchement dérangeantes, agaçantes, exaspérantes et quasi obsédantes.

Je sais, j’étais la seule à blâmer; c’est moi qui les avais rapportées de vacances en janvier 2009. D’abord discrètes, elles se mirent à prendre de plus en plus de place, à tel point que cela me rendit inconfortable. Pour ma défense, je dois préciser que je n’étais pas trop habituée à ce type de présence.

Par conséquent, pendant des mois je tentai de m’en débarrasser, de leur faire la vie dure, allant jusqu’à leur montrer à quel point l’image qu’elles reflétaient était moche. En vain. Elles avaient la couenne épaisse et elles s’incrustèrent. Comme des mauvaises manies, elles gagnaient à être perdues. Mais la guerre, elle, ne l’était pas et croyez-moi, je leur fis passer de mauvais quarts d’heure, plusieurs fois par semaine. Tous les coups furent permis, même ceux en bas de la ceinture.

Si j’en doutais encore le mois dernier, mon pèse-personne et mon miroir me l’ont confirmé… j’ai réussi à perdre les 3 livres qui avaient profité de mon séjour à Saint-Pierre et Miquelon pour s’agglutiner autour de ma taille et me dessiner un bourrelet disgracieux et bigrement gênant.

Et croyez-moi, ce ne fut pas une mince affaire!

mardi 16 février 2010

Nature moche ...



Aujourd’hui, j’ai assisté à ma 4e leçon de peinture et à mon 2e exercice imposé. Si les goûts sont dans la nature, celle que nous devions reproduire en était une … morte.

Je le confesse, cela ne m’enchantait guère. Je n’ai jamais trop aimé les tableaux représentant des plantes potagères, des vieilles casseroles ou des petites bêtes trucidées. À vrai dire, la plupart du temps, je trouve ça moche. Néanmoins, c’était au programme et j’étais presque persuadée que l’exercice serait quand même profitable.

Ainsi, sur une table recouverte d’une grande nappe verte, le professeur disposa une assiette noire remplie d’un mélange de fruits (un melon, des oranges, des pommes, des grappes de raisin, des poires et des citrons), sous laquelle elle glissa un linge de table blanc rayé de rouge.

Elle nous apprit ensuite comment, en utilisant la technique du lavis (soupçon de peinture diluée dans du solvant), tracer le contour de la composition. Il semble que cette façon de procéder est beaucoup plus rapide que l’utilisation du crayon à mine bleu pâle, ce qui devait en principe, nous permettre de terminer notre œuvre en moins de trois heures. Ceci fait, comme pour l’exercice du dessin à l’aveugle, il nous fallut peindre en dégradé le fond de notre canevas avant de nous attaquer aux fruits, en commençant par ceux qui étaient les plus éloignés et en terminant par les plus près. Ici aussi, les mélanges de couleurs devaient être faits directement sur la toile et non sur la palette.

Malgré mes préjugés et le temps qui m’a encore manqué, j’ai apprécié l’exercice qui en fut un d’observation (ombre et lumière), de composition (proportion et disposition des éléments) et de mélange des pigments. Les autres étudiantes semblèrent avoir beaucoup aimé aussi et, pour une première expérience, les résultats furent plutôt intéressants.

Comment? Si je compléterai la mienne? Oh! que non!!! Avec l’angle impossible du torchon à vaisselle, sa grappe de raisin qui déborde étrangement de la table et son melon qui n’y ressemble pas, je pourrais y passer encore des heures qu’elle demeurerait quand même … une nature moche.



dimanche 14 février 2010

samedi 13 février 2010

Intense-cité ...


Il y avait un monde fou à Saint-Sauveur cet après-midi. C’était peut-être à cause du soleil racoleur qui tentait de persuader les badauds que le printemps était déjà arrivé? À moins que ce n'était la Saint-Valentin qui attirait des hordes d’amoureux romantiques et presque autant de couples blasés voulant se faire croire qu’ils l’étaient encore?

Sur la rue Principale, deux par deux ou en essaims, les gens déambulaient en faisant du lèche-vitrine ou en s’extasiant sur le pittoresque de cette artère qui, je l’appris il y a quelques jours, devra continuer à exhiber ses vilains fils électriques qui la défigurent.

En passant devant la Brûlerie, je la vis assaillie par un flot de touristes qui espérait y trouver des tables libres. Dans la rue, pare-chocs à pare-chocs, les voitures avançaient lentement, guettant d'éventuelles places de stationnement tout en essayant de ne pas écrabouiller les piétons téméraires qui traversaient où il ne fallait pas. Ça m’a rappelé quelqu’un…

Lorsque j’entrai au Bistro-Inter-Café, je crus un instant que c’était complet. Heureusement, les clients qui s’étaient installés à «mon» comptoir s’apprêtaient à quitter et je m’empressai de déposer mon manteau sur le tabouret, m’appropriant du même coup la place.

Cette fois-ci, pas de Roméo, ni de Casanova, ni même un Cyrano. Je passai néanmoins deux délicieuses heures le nez plongé dans un autre roman de Marc Fisher (je l’adore), divinement écrit: «Les hommes du zoo», ne levant les yeux que pour m’assurer que je ne manquais rien de plus intéressant, ce qui ne fut pas le cas.

Lorsque je sortis du bistro vers 16h00, il y avait presque autant de monde. Ça circulait, ça consultait les menus affichés à l’extérieur des restos, lesquels, en cette veille de la Saint-Valentin, feront des affaires d’or et d’argent.

Après avoir fait le plein de civilisation, il me tardait de retourner à la maison et je hâtai le pas. Aussitôt arrivée, je troquai ma tenue de ville pour une autre, plus colorée et mieux adaptée à mon rendez-vous de ce soir.

Dès que j’aurai imprimé ces quelques mots sur le fond vert de mes Contes de Fée, j’irai retrouver cette nouvelle flamme, celle qui depuis une semaine hante mon sommeil, décuple mon imagination et donne à mes couleurs, plus d’intensité…
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Bonne Saint-Valentin à tous les amoureux, à ceux qui l’ont été et surtout à ceux qui le seront à nouveau, même s’ils n’y croient plus.
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Chat-méléon ...

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jeudi 11 février 2010

L'inachevable achevée ...



À l’instar de mon amie la Kuujjuamiuq, qui hier fut confrontée au blanc de son écran, c’est à mon tour ce soir d’avoir peu à vous conter.

Bien sûr, il y eut cette étrangère qui, chez Bio-Terre, me fit spontanément la bise, ma visite à la quincaillerie d’où je rapportai ce truc qu’il m’aurait fallu hier soir, la découverte dans ma boite aux lettres de deux enveloppes brunes flairant les taxes municipales et mes échanges sympathiques avec le maître fumeur du Fumoir des Lacs dont je devins la nouvelle cliente et la future couturière. Mais honnêtement, j’avais une autre envie que celle de poser mes mains sur mon clavier…

C’est pourquoi, profitant du soleil magnifique qui inondait mon atelier, de l’absence de contrat et du report involontaire de la production d’une toute petite commande pour la boutique de Chicoutimi, je passai l’après-midi penchée sur mon œuvre inachevable que je décidai, histoire de me faire la main, de terminer… coûte que coûte.

Misère ! J’espère que mes amis Yvan Dagenais et Daniel Victor ne verront jamais ça !




mercredi 10 février 2010

Un amour de concours ...

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... est organisé par mon ami le Scarabée. Le coeur vous dit de participer? Rien de plus facile, vous n'avez qu'à cliquer ICI !
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Note: J'ai emprunté l'image aux Artefacts d'un Scarabée.
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mardi 9 février 2010

Oeuvre inachevable ...


J’ai toujours été impressionnée par ceux qui, en quelques coups de pinceau, transforment un simple bout de toile tendu sur un cadre, en œuvre et parfois, en chef d’œuvre.

À ce jour, mes seules expériences peinturluresques s’étaient limitées, enfant, à la pratique de la "peinture à numéro" et, plus tard, au badigeonnage de couleurs sur mes bricolages en pâte à sel. Par conséquent, lorsque j’appris que le Service des loisirs de ma ville offrait un cours d’initiation à la peinture, je n’hésitai pas à m’inscrire.

Aujourd’hui, j’assistai à ma troisième leçon. Si au cours des deux premières nous avions révisé ce que sont les couleurs primaires et expérimenté des mélanges pour obtenir les couleurs secondaires puis complémentaires, cet après-midi, nous allions enfin déployer nos talents de créateurs. Après voir passé la première heure à tenter d’obtenir entre autres des ocre, chair, violet et brun suspect, nous fîmes notre premier vrai exercice intitulé le "dessin à l’aveugle".

Il s’agissait de s’asseoir en face d’une autre élève et de faire son portrait sans la quitter des yeux. En commençant au milieu du canevas, et sans soulever le crayon, nous devions dessiner la moitié du visage de notre vis-à-vis, des cheveux aux épaules, puis, en regardant notre dessin, nous repositionnions notre crayon et procédions à la seconde moitié du visage, toujours les yeux posés sur l’autre qui, pendant ce temps, faisait le même exercice.

Le dessin terminé, il nous fallut y appliquer la peinture à l’huile en respectant les consignes suivantes :

- L’arrière-plan devait être en dégradé, foncé en bas, plus pâle en haut.

- L’intérieur des yeux serait noir (à la Modigliani).

- Les deux côtés du visage devaient être peints de couleurs différentes.

- Les mélanges de pigments devaient être faits directement sur le canevas et non sur la palette.

Cet exercice, apprécié de toutes, fut hautement révélateur et durant les soixante dernières minutes du cours, je m’amusai comme une enfant. Hélas, le temps fila et il me fallut tout ranger sans avoir pu terminer mon tableau.

Même parmi les œuvres de grands maîtres, certaines furent destinées à demeurer inachevées, comme celle de Michel-Ange, la "Mise au tombeau".

Je sais… il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la mienne a tout ce qu’il faut pour s’y retrouver!!!
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dimanche 7 février 2010

Roman café ...


Hier après-midi, l’irrépressible envie de sortir de chez moi et de voir du monde guida mes pas vers le centre-ville. Si ma première idée était de découvrir le Café de la Gare, je choisis ce petit bistro situé à l’intérieur du Faubourg Saint-Sauveur où je ne m’étais jamais posée et qui, l’été venu, ouvre sa jolie terrasse sur l’effervescence de la rue Principale.

L’endroit me plut immédiatement; une allure qui tient davantage du bistro que du café, un personnel accueillant et sympathique et un petit fond de musique qui met de l’ambiance sans casser les oreilles. Séparée par un mur, la place se divise en trois aires : celle du bar qui donne sur la rue et où se trouve le présentoir à sandwiches et à desserts; celle à droite de l’entrée, meublée de tables basses que choisissent sans doute ceux qui désirent avoir la paix, et finalement celle à gauche en entrant où sont disposés de hauts tabourets et leur table ainsi qu’un comptoir qui fait face au mur, lequel est percé d’ouvertures qui permettent d’observer ce qui se passe côté bar. Sans trop hésiter, je choisis le comptoir; la place était quasi inoccupée et j’allais pouvoir bouquiner sans me sentir bousculée.

Après avoir délesté mon plateau du latté et de la tranche de gâteau aux carottes et ananas, je sortis de mon sac un roman emprunté à la bibliothèque municipale. Écrit en 2000, «Les six degrés du désir» de l’auteur Marc Fisher me semblait de circonstance. Février n’est-il pas le mois de l’amour? Au moment où je j’apprêtais à escalader mon siège d’une hauteur vertigineuse, un homme s’avança dans ma direction pour prendre place à la seule table basse de la section, juste à ma gauche. Nous venions d’échanger un sourire et deux mots sur la taille de mon tabouret sur lequel j’avais réussi à grimper sans trop d’inélégance, lorsqu’une femme vint le rejoindre.

Malgré mes efforts de concentration pour suivre monsieur Fisher dans les méandres amoureux de ses personnages, j’entendis, sans écouter, des bribes de la conversation que tenaient mes voisins. Il était question de condo, de maison qu’il n’était pas sage de vendre pour l’instant, de choix que l’homme devait faire, d’avis qui ne semblaient pas pertinents et de commentaires que l’autre n’écoutait pas. Un instant, je me questionnai à savoir si ce couple était marié ou s’il s’agissait d’un frère et de sa sœur.

Je me replongeai dans mon roman et ne vis pas les minutes s’écouler. Ce n’est que 150 pages plus tard que j’émergeai des histoires de passions interdites, de désillusions, de désir qui s’émousse et des amours flous que vivaient Charles, père divorcé et éditeur, et sa fille Lisa, amoureuse d’un homme marié qui était son patron et celui de son paternel.

Au même moment, je vis du coin de l’œil la femme mettre son manteau et l’entendis annoncer à son compagnon qu’elle allait régler l’addition. L’homme se leva à son tour et, lorsqu’il passa derrière moi, je me tournai pour le saluer; il s’arrêta à ma hauteur et retira ses verres fumés. Son regard, d’un bleu presque délavé, s’attacha au mien le temps d’un instant. Il replaça une mèche de sa chevelure pâle et abondante, le visage éclairé d’un sourire un peu timide.
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«Je veux simplement vous dire que vous êtes très belle…», murmura-t-il.

Avec beaucoup de douceur, il déposa brièvement sa main sur mon bras, puis il remit ses verres teintés et se dirigea vers la sortie sans se retourner, pendant que, sous l’effet de ce charmant compliment, mes joues et mon front se coloraient d’un rose vif.

Vous voyez les filles? Il existe encore des hommes romantiques à notre époque! Des mecs qui ne craignent pas qu’on prenne leurs compliments pour des avances. Qui ne s'empêchent pas de nous faire la cour de peur de se voir traiter de derniers des Casanova ou qu’on crie «à l’aide» parce qu’ils jouent les Roméo.

Bon d’accord, le mien, mon Roméo, il devait avoir plus de 70 ans, mais n’empêche, n’est-ce pas un tout petit peu encourageant? Euh, non, vous ne trouvez pas? Honnêtement, moi non plus…


PS : C’est l’anniversaire d’un ami saint-pierrais aujourd’hui.
Bonne Fête mon Insulaire!!!
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jeudi 4 février 2010

Massacre au ciseau ...


Alors que rien ne m’y préparait, on me brandit sous le nez le corps quasi déchiqueté de la victime d’un abominable massacre. À première vue, il était clair qu’on s’était acharné sur elle et que si je voulais la sauver, il me fallait procéder à l’ablation des tissus lacérés.

Après avoir déposé délicatement la pauvre chose sur ma table, je l’examinai sous toutes ses coutures et je ne pus réprimer un hoquet de dégoût… Comment avait-on pu faire autant de dégât et surtout… avec quoi?

«Ben, avec un ciseau à papier, vous savez comme ceux qu’on donne aux enfants pour pas qu’ils se blessent», me répondit candidement une nouvelle cliente.

«Un … un ssssciseau pour bricolage????», réussis-je à prononcer, malgré la défection de mes glandes salivaires.

Sous les airs angéliques de celle dont je tairai le nom (coucou Denise!), se cachait un bourrelet de l’ourlot euh… un bourreau de l’ourlet (j’en suis encore toute chamboulée…) qui, au lieu de marquer d’une épingle la longueur voulue du vêtement, le tailladait à l’aide d’un ciseau de qualité médiocre, émoussé de surcroît.

Si c’est ma première histoire d’horreur laurentienne, je crains qu’elle ne soit malheureusement pas la dernière …

Je sais; pour faire ce métier, il faut avoir du cran, beaucoup de cran…
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mardi 2 février 2010

Pouvoirs de séduction ...


«On ne connaît que les choses qu’on apprivoise.»
Antoine de Saint-Exupéry.


En ce qui me concerne, celui qui réussira à capter mon attention devra posséder ce je-ne-sais-quoi qui attire le regard et qui me donnera envie de le découvrir, du moins, en surface.

Pour m’apprivoiser, il lui faudra, dès les premiers mots, éveiller ma curiosité. Peu à peu, il se dévoilera, conservant une part de mystère sans toutefois me laisser stagner dans l’ombre de ses trop nombreux secrets.

Et pour vraiment me séduire, il devra me fera rire. Je craquerai pour la subtilité de ses jeux de mots, pour la haute voltige de ses phrases et pour la couleur de ses dialogues. Il lui faudra non seulement avoir du caractère, mais de la finesse d’esprit, car je lui pardonnerai difficilement d’être redondant, de se contredire ou de me raconter des histoires invraisemblables. J’en ai vu d’autres…

Je serai exigeante et n’accepterai sous aucun prétexte qu’il se vautre dans la paresse en croyant qu’une fois sous ses couvertures, je laisserai passer ses maladresses sans renâcler. S’il advient qu’il me fasse verser des larmes, je lui pardonnerai, car nous saurons tous deux que, tôt ou tard, un autre les séchera.

Je confesse qu’il m’est arrivé de me fermer d'avance, persuadée que ce serait du temps perdu. À cause de mon impatience, j’ai souvent repoussé ceux qui étaient trop lents à me conquérir ou que je soupçonnais d’être incapables de le faire. Pourtant, la semaine dernière je me retrouvai face à l’un d’eux. C’était notre seconde rencontre. Si, dès le départ, son allure m’avait séduite, rapidement j’avais douté de ses prétentions et, sans autre procès, j’avais décidé de mettre fin à l’histoire.

Les semaines passèrent et, en dépit de mon manque d’intérêt, arriva le jour où certains de mes besoins primaires réclamèrent d’être assouvis; faisant taire mes préjugés, mais sans enthousiasme, je consentis à faire un nouvel essai. Je n’allais pas le regretter.

Malgré qu’il ne soit pas le plus drôle, qu’il se contente d’être parcouru au lieu d’être dévoré, le roman léger de Lisa Lutz «Les Spellman se déchaînent» me fait passer du bon temps. Je n’irais pas jusqu’à le prescrire à mes copines, mais il me donne un certain plaisir; c’est quand même mieux que l’abstinence!

Les Spellman sont détectives de mère et père en filles. Isabel, membre du clan, nous raconte les curieuses manies de sa famille pour le moins déjantée. Au fil des pages, elle tente de percer le mystère des soudains et étranges comportements de ses parents et de sa fratrie. En souriant, je suis l’enquête qu’elle livre sur «le sujet» séduisant qui vient tout juste d’emménager dans le voisinage. Si dans les premières pages j’eus du mal à mordre à l’hameçon, à partir de la 90e, la narratrice réussit à pondre des dialogues assez divertissants.

Si je me laisse apprivoiser, page à page, je ne suis toutefois pas certaine qu’à la 460e je serai tout à fait séduite. Ça ne fait rien, la voie sera bientôt libre pour d’autres qui sauront, sans aucun doute, me faire craquer…

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