mercredi 31 décembre 2008

Tititte, 3e partie …


…lui gratte le ventre. Aussi, elle s’était mise à enquiquiner Grand Frère pour qu’il la caresse. Lui, nullement intéressé, la repoussait de la main, espérant vainement qu’elle finisse par se lasser. Entêtée, elle lui courut dessus, descendit sur son torse et cabriola sur ses genoux… La paix a un prix et Grand Frère décida de l’acheter. Résigné, il gratouilla la fourrure douce de Tititte qui se trémoussa de plaisir. Lorsqu’elle en eut assez, elle lui grimpa sur la tête, s’y roula en boule pour s’endormir aussitôt. Grand Frère pu poursuivre sa lecture, un petit tas de fourrure en guise de couvre-chef.

Tititte aimait aussi se percher sur notre épaule, ses griffes solidement accrochées à nos vêtements ou, inconfortablement, à notre peau. De là-haut, elle pouvait observer le monde des humains. Un jour, sa curiosité faillit lui être fatale. Maman, debout devant la cuisinière, remuait une soupe qui réchauffait lentement dans un grand chaudron. La petite bête, intéressée par tous ces appétissants légumes qui flottaient à la surface, se pencha et perdit patte avant de faire un plongeon, très peu gracieux d’ailleurs, dans le bouillon. Tout se passa très vite! Maman, à l’aide de la louche, repêcha la petite chose dégoulinante…

mardi 30 décembre 2008

Tititte, 2e partie …


…attachante et plutôt espiègle. Un soir, avant le souper, alors que nous venions de déposer sur la table un plat rempli de tranches de concombre, un mouvement attira notre attention. À première vue, rien d’anormal. Mais, en y regardant mieux, nous découvrîmes de minuscules traces de pas imprimées dans le beurre, lesquelles, révélatrices, se poursuivaient sur la nappe, y laissant des empreintes grasses. Ébahis, nous avions retrouvé Tititte, bien installée sur le dossier d’un fauteuil du salon, tenant une tranche de concombre qu’elle grignotait, en la faisant tourner entre ses pattes. À partir de ce jour, la bestiole fut enfermée dans le salon au moment des repas. Comme en témoignèrent les marques de dents au bas de la porte rongée, Tititte n’aimait pas du tout qu’on lui coupe l’accès au buffet que constituait la table de la salle à manger.

Notre petite amie pouvait se montrer très tenace, et lorsqu’elle désirait quelque chose, elle lâchait rarement prise. Grand Frère avait fait sa connaissance lors d’un de ses séjours chez mes parents. Rat de bibliothèque, il était affalé dans un fauteuil, tenant d’une main un bouquin et de l’autre, tortillant sa moustache, signe chez lui d’une grande concentration.

Tititte adorait qu’on…


lundi 29 décembre 2008

Tititte, 1ère partie …


C’était une toute petite chose qui aurait pu tenir au creux de la main d’un enfant. En fait, au début, elles étaient deux. Découvertes dans la cavité d’un arbre qui venait d’être abattu, elles avaient été ramenées à la maison et couchées sur une vieille serviette qui avait été déposée dans le four réglé au minimum.

Maman avait déniché un compte-goutte et fait chauffer un peu de lait. Aux 4 heures, pendant quelques jours, nous nous étions relayés pour nourrir deux petites bouches affamées. Malheureusement, une d’entre elles ne put être sauvée.

Des poils commencèrent à apparaître sur la survivante qui prit du poids et de l’assurance. Ses pattes minuscules s’ornèrent de griffes aussi minuscules et bien utiles pour grimper partout. Avec le temps, elle passa experte dans l’art de nous escalader à toute vitesse et de se faufiler dans l’encolure de notre pull pour aller se pelotonner à l’endroit où notre vêtement, coincé dans la ceinture de notre pantalon, lui faisait un nid bien douillet. A l’heure de laver la vaisselle, nous prenions bien garde de ne pas nous appuyer sur le comptoir pour ne pas écraser la petite protubérance qui roupillait.

Cette petite boule de fourrure était …

dimanche 28 décembre 2008

Randonnée au paradis …



Vendredi après-midi, j’ai revêtu ma nouvelle tenue de randonnée reçue à Noël et, avec mon ami, j’ai grimpé jusqu’au barrage du Goéland inauguré la semaine dernière.

Lors de mes deux séjours sur l’archipel, j’ai eu la chance de parcourir quelques sentiers, les uns bordés de sapins, les autres à découvert. Chaque fois, je suis tombée sous le charme de ces îles qui recèlent des trésors, parfois bien cachés. Vendredi, malgré le vent mordant qui, par moments, soufflait si fort que j’avais du mal à avancer, à nouveau je n’ai pu que m’émerveiller devant tant de beauté.

L’île de Saint-Pierre et celle de Miquelon sont des paradis pour ceux qui, comme moi, sont amoureux de la nature. Dans la forêt, les troncs ne se contentent pas de pousser bien droit; ils se courbent avant de se redresser pour se cambrer à nouveau, dessinant des arabesques irréelles. Parmi eux, des victimes du climat se donnent en spectacle, grises et nues, insolites et touchantes. Tout autour, des sommets plus ou moins escarpés et déchiquetés, des pierres souvent grises, mais parfois d’un rose intense, parsemées ici et là de pastilles de mousse verte. Puis l’océan en toile de fond, masse mouvante et fascinante.

Magique…


Note : le crédit de la magnifique photo revient à mon ami André. Merci…

samedi 27 décembre 2008

Chaussettes de Noël ...



Cette fois-ci, c’est bel et bien du passé. Tous les cadeaux sont déballés. J’ai fait découvrir aux enfants de mon ami, la tradition des bas de Noël. Bon, eux s’entêtent à dire «chaussettes». Enfin, n’oublions pas qu’ils ont des origines françaises ces Saint-Pierrais et ceux qui connaissent nos cousins savent à quel point ils peuvent être butés parfois!

Toujours est-il que dans ces fameuses chaussettes, euh … bas de Noël, j’avais déposé plusieurs petites bricoles et quelques petits cadeaux. Dans celui d’Ado Première, celui qui reçut le plus de mentions «trop cool» fut une … pince à épiler. Ok, elle a de jolis motifs bleus, mais quand même!!!

Quant à Mister DS, ce n’est pas l’attrayant jeu de société qui retint son attention; il lui jeta à peine un coup d’œil! Mais un petit cahier relié ($1,00) et un stylo à encre dorée ($3,00) qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, firent oublier au jeune homme de 8 ans, sa console Nintendo DS. En effet, aussitôt déballé, il se mit à écrire frénétiquement dans son premier «journal intime». Après de longues minutes, visiblement satisfait, il nous déclara qu’il y avait écrit tout plein de secrets, dont un «giga-dégoûtant». Ah bon???

vendredi 26 décembre 2008

Les pieds (dans les) plats …


Il n’apparaissait qu’au beau milieu de la nuit, au moment où chacun dormait profondément. Pour une raison qui restera à jamais obscure, il parcourait inlassablement le couloir qui reliait les deux chambres de l’étage. Une distance de quinze pas tout au plus, qui révéla cependant qu’il les avait plats. C’est une toute petite fille qui découvrit que la chose, qui laissait des traces sanglantes sur le prélart de ses parents, était un fantôme. Oui, de ceux qui portent de grands draps blancs qui ondulent lorsqu’ils bougent.

Ah! Vous vous demandez pourquoi j’ai utilisé l’expression «traces sanglantes». C’est que ce spectre, lorsqu’il marchait, laissait des empreintes très nettes, bien plates et toutes rouges. Vous me direz que cela aurait pu tout aussi bien être du jus de tomate ou de canneberge! Mais celle qui fut le témoin privilégié de cette balade nocturne insista sur ce fait : c’était du sang. Comment pouvait-elle en être aussi certaine? L’histoire ne le dit pas.

Ce rêve, je l’ai fait souvent durant toute la période de mon enfance. Ce fantôme était devenu, en quelque sorte, un ami et il ne m’effrayait plus. Quant aux traces de pas, elles disparaissaient mystérieusement le matin venu.

Bizarre …

jeudi 25 décembre 2008

Fée-rie de Noël …


Le voilà ce fameux jour de Noël, celui qui est tant attendu des petits et grands. La plupart d’entre nous préfèrent pourtant la veille. Cette nuit où l’esprit de Noël est au zénith, celle où l’on rêve encore d’une messe de minuit féerique, d’un réveillon festif et de surprises sous l’arbre.

Le 25 a ses charmes, bien sûr; ce sont les repas chez maman, frère aîné ou tante préférée. Il peut aussi être synonyme de repos après une veille bien arrosée. Plusieurs étrenneront leur cadeau qui, d’une jolie écharpe, d’un jeu pour la Wii, d’un bouquin ou d’une machine à expresso. Ce sera aussi jour de rangement où disparaîtront les papiers d’emballage déchirés, les boites éventrées, le papier bulle massacré.

Pour d’autres, ce seront les regrets d’avoir encore manqué ce plus beau jour de l’année ou de n’avoir pu atteindre cet état d’esprit, cette joie simple qui n’a rien à voir avec le nombre de cadeaux sous le sapin, mais qui a bien du mal à éclore devant un frigo désespérément vide.

À vous tous, amis, parents, lecteurs assidus ou occasionnels, je vous souhaite un grand bonheur et que profondément dans votre cœur, il plonge ses racines.

Joyeux Noël!

mercredi 24 décembre 2008

Paire-impaire …


Il sévit un peu partout sur la planète et ce, depuis des centaines d’années. Nul n’aurait pu prédire les ravages qu’il pouvait commettre, les pertes qu’il causerait, et pourtant …

Saint-Pierre n’y échappe pas; je l’ai malheureusement constaté. Malgré les précautions, il s’installe en maître et personne, à ma connaissance, n’a pu le déloger. Jour après jour, il reste tapi sous les lits, dans l’ombre des salles de bain, des laveries et parfois, oui, parfois, même dans celle du salon.

Son invisibilité fait de lui un ennemi redoutable, quasi invincible. Comment le traquer si on ne sait pas à quoi il ressemble? Peut-on arriver à le percer à jour si, de lui, on ne sait rien? Pourtant, il doit bien avoir un point faible? Un talon d’Achille? Autant de questions qui, hélas, demeurent sans réponse.

L’homme a peut-être marché sur la Lune, il n’en demeure pas moins condamné à subir les agressions silencieuses et les charges sournoises de cette chose qui, les jours de lessive, offre le spectacle désolant, affligeant et désespérant, de séchoirs à linge décimés, n’exhibant que de malheureux bas veufs et unijambistes qui, jamais peut-être, ne reverront leur douce moitié avalée par le monstre dévoreur de chaussettes…

mardi 23 décembre 2008

Colère océanique …


Avec la tempête qui sévit sur l’archipel, le balayant de rafales atteignant 60 nœuds (111.12 km/hre), j’ai très peu mis le nez dehors depuis dimanche dernier. Entre le moment où je m’extirpe du lit pour aller déjeuner, avant d’accomplir quelques petites tâches, et celui où l’horloge m’indique qu’il est temps d’aller dormir, il se passe peu de choses. Par conséquent, j’ai réalisé que mes sujets s’épuisaient; quallais-je bien pouvoir vous raconter, en 200 mots, durant les 12 prochains jours?

Comme je ne peux vous relater ce qui se passe à Saint-Pierre, n’en sachant strictement rien, trop occupée à rester bien au chaud, j’égaierai mon blog de courtes histoires inventées ou pas, de textes abracadabrants ou non, selon la fougue de mes neurones.

En attendant, voici le fruit d’une courte sortie faite hier en fin d’après-midi. Nous sommes allés admirer la mer déchaînée qui s’élançait à l’assaut des côtes, près de Savoyard. La lumière était insuffisante et mon horizon est approximatif à cause du vent qui tentait de m’arracher l’appareil des mains et ce, malgré que je sois restée assise dans la voiture pour prendre les photos. Néanmoins vous pourrez constater à quel point l’océan peut être impressionnant lorsqu’il est en colère.

lundi 22 décembre 2008

Saint-Pierre sous la neige …


Enfin, elle est là. Elle avait fait une brève apparition il y a quelques jours, mais s’était aussitôt éclipsée; il semble qu’elle ne supporte pas la pluie. Mais cette fois, ça y est. Elle devrait être des nôtres jusqu’à Noël, ce qui n’est pas habituel, parait-il.

Hier, profitant de brèves éclaircies avant l’ennuagement annoncé, mon ami et moi sommes sortis une petite heure pour aller faire une brève mais vivifiante randonnée en montagne, à l’endroit où elle surplombe le centre-ville et son port. Le vent du nord était coupant et c’est avec soulagement que nous nous faufilâmes dans les sentiers bordés de sapins, là où il a moins d’emprise.

Au retour, mon guide attaqua une pente qui menait au sommet du surplomb rocheux. Son but : prendre quelques photos de l’Île aux Marins, juste en face, au moment où des rayons de soleil fugitifs la baigneraient de lumière. Il dut patienter un bon moment, car la tempête prévue se profilait à l’est, noyant le ciel d’un gris soutenu.

Si ses photos de la fameuse île sont réussies, celle qu’il a croquée de sa ville est féerique, rien de moins. Je vous présente Saint-Pierre sous la neige, juste avant la tourmente…


dimanche 21 décembre 2008

Un baume pour Noël …


S’il est quelque chose de difficile, à mon avis, c’est d’admettre qu’on a eu tort. De demander pardon. D’avouer qu’on n’aurait pas dû faire ceci ou dire cela. Pour y parvenir, il faut arriver à marcher sur son orgueil et mettre de côté son égo. Il faut parfois du temps pour s’y préparer ou encore pour se dire qu’on a assez attendu, que le moment est venu.

La semaine dernière, dans une carte de l’Unicef, j’ai écrit quelques mots qui auraient dû l’être depuis des années. Rien de compliqué en fait, ni même de bien long. Je me suis contentée de ceux qui allaient mettre un baume sur une vieille blessure probablement déjà cicatrisée. Qui allaient atteindre leur cible. J’ai écrit : « …mes mots ont été durs et tu ne les méritais pas… je te demande pardon… tu as toujours donné le meilleur de toi-même… ». Ceux-là, je les pensais vraiment. Et ce, depuis 2001.

Le stress, lorsqu’il nous envahit, peut faire des ravages. Il peut nous gâcher la vie et même nous bousiller la santé. Il peut aussi être une arme redoutable qui blesse des gens autour de nous. Mais il n’est jamais trop tard pour demander pardon…

samedi 20 décembre 2008

Chapeau …

Je lève mon chapeau aux parents qui doivent, seuls ou à tour de rôle, coiffer celui de cuisinier, de blanchisseur, d’aide aux devoirs, d’éducateur et… de domestique.

Paisiblement installée dans ma vie bien rangée qui coule sans trop faire de vagues, n’ayant que ma petite personne et mon chat de qui m’occuper, je ne réalisais pas ce que trois enfants pouvaient occasionner en lavage et en ménage, sans parler du reste, bien entendu.

Après cinq jours, lorsqu’ils repartent chez leur maman, les trois «oisillons» de mon ami laissent à ce dernier de quoi s’occuper pendant les quelques jours que durera leur absence. Des amas, que dis-je, des montagnes de chaussettes, de pyjamas, de pulls et de sous-vêtements, sans oublier une multitude de serviettes et de gants de toilette débordent des paniers ou jonchent le plancher de leur chambre.

Chez Frérot, le constat est semblable; ses deux filles réussissent, à elles-seules, à s’assurer que leur maman, Belle-sœur Lady Dy, n’ait pas trop de temps pour souffler entre le nettoyage, la lessive et le ménage de leur chambre respective qu’on croirait avoir été saccagée et dans laquelle, en creusant bien, on peut espérer trouver un lit…

Ouf, je l’ai échappé belle!

vendredi 19 décembre 2008

Sons et images …


Hier, j’évoquais des souvenirs de mon enfance. Comme celui où, après avoir passé des heures à jouer dehors avec ma cousine Mimi et son frère Réal, nous rentrions nous réchauffer dans leur maison. Près de l’entrée, une grande grille encastrée dans le plancher laissait monter la chaleur de la chaudière à bois installée dans la cave. J’aimais secouer, au-dessus du grillage, mes mitaines de laine sur lesquelles s’étaient formées des petites boules de neige durcie. Lorsqu’ils atteignaient la fournaise, les menus fragments de glace faisaient des « pshittt-pshittt» qui me fascinaient.

De mes souvenirs de Noël, un est demeuré particulièrement vivant. C’était le soir du 24 décembre; j’avais entre 5 et 7 ans. Je me revois, dans le salon, près de la porte d’en avant que jamais personne n’empruntait. Je venais de déballer un cadeau que Grand Frère m’avait offert. À l’intérieur d’une boite de chaussure, j’avais découvert, ébahie, une multitude de petits jouets; des figurines de plastique, des billes et tout plein d’autres babioles qui n’avaient pas dû coûter bien cher. Mes yeux allaient d’une bricole à l’autre, émerveillés! Cette année là, ce fut le cadeau que je préférai … celui qui me laisse, encore aujourd’hui, un vif souvenir.


jeudi 18 décembre 2008

Le manque …


Il m’arrive de trouver étrange la structure de mon cœur. Il est pourtant tendre et il lui arrive plus souvent qu’à son tour d’être lourd face aux malheurs des autres, d’ici ou d’ailleurs. De se serrer lorsqu’il voit le sort que l’humain réserve aux animaux et à la nature. Le chagrin d’autrui, il le ressent et son empathie est grande.

Mais il est rare que les miens me manquent. Pourtant je les aime et j’ai toujours du plaisir à les revoir. Peut-être est-ce parce que leurs souvenirs m’habitent? Que malgré la distance, je les sens tout près? Serait-ce plutôt à cause de ce qu’on appelle résilience, cette capacité que nous avons de rebondir ? De s’adapter aux changements, à l’éloignement ? Ou une question de génétique ?

Néanmoins, présentement, je ressens un peu ce manque. Est-il dû à toute cette mer qui me sépare d’eux ? A décembre, déjà entamé qui nous rapproche de Noël et de ses festivités ? Ce sera le premier que je passe loin des miens. Outre leur présence, ce qui me manque le plus, c’est le son de leur voix. Les propos banals ou chaleureux, souvent drôles et parfois loufoques, des miens, parents et amis.

mercredi 17 décembre 2008

Rêver, la nuit …


En général, j’arrive à me souvenir des rêves que j’ai faits la nuit précédente. Ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette affirmation? C’est que ce n’est pas le cas de tout le monde. Mon ami insulaire, lui, les oublie.

En quelques jours, durant ces odyssées nocturnes, j’ai visité une maison qui avait des couvre-planchers très laids en plus d’avoir besoin de plusieurs rénovations. J’ai revu Pixel et la nouvelle flamme d’Ex, soudainement devenue rousse et qui croyait m’apprendre qu’une chevelure bouclée, comme la mienne, était gage d’un cheveu sec… Puis j’ai conduit une fourgonnette sur une rue défoncée où il me fallait aligner les roues sur une bande d’à peine 2 cm de large. J’ai aussi vu des maisons calcinées, construites sur pilotis au milieu d’un cours d’eau.

Mon ancienne coloc se serait ruée sur son dictionnaire des rêves mais moi je crois que mon cerveau a enregistré les images d’un reportage sur les changements climatiques, qu’il a pensé aux rénovations effectuées sur ma maison et au petit chien qui l’habitait. Les nids de poule et la conduite qu’il faut adopter pour les éviter ont dû m’être inspirés par ceux de l’île! Quant à la petite rousse, là, aucune idée…


mardi 16 décembre 2008

Tiens, un défi…


J’ai assez envie d’imiter ce Matthieu « avec deux t » Simard et quotidiennement, pendant 20 jours, tenter d’écrire un texte de 200 mots. Lui y est arrivé divinement. Avec une poignée de lettres, il a fabriqué tout plein d’histoires. Qui ne disent rien ou qui, au contraire, disent tout. Il a un sacré talent ce mec. J’essaie de ne pas en être jalouse. Et j’y arrive … presque.

Je ne suis pas envieuse de nature; je suis toujours heureuse du succès d’un tel, du fric d’une autre ou de la beauté des uns et des autres. Non pas que j’ai tout ce qu’ils ont, loin de là. Mais je suis satisfaite de mon sort et ce que reflète mon miroir pourrait être pire.

Là où le bât blesse, c’est que je suis une procrastinatrice accomplie et que je remets aux calendes grecques certains défis, comme celui de suivre un cours de dessin et d’apprendre à peindre. Ou l’autre, d’inonder des magazines et des hebdomadaires de lettres et de courriels pour leur proposer mes mots.

Mais un jour il arrivera celui avec un J majuscule. Et si ce fameux jour était le 1er de l’An? Celui des résolutions? Qui sait?

lundi 15 décembre 2008

Décalage horaire…


Malgré que je séjourne à Saint-Pierre depuis douze jours, je fonctionne encore à l’heure de North Hatley, 120 minutes plus tôt.

Si le soir, sur l’archipel, je me mets au lit vers 23h30, dans mon village québécois il n’est que 21h30, heure à laquelle habituellement je termine mon souper. Évidemment, c’est un peu comme si je me mettais au lit très tôt, ce qui permet à la bête, de reprendre du poil (au sens figuré, bien entendu). Mais le matin, impossible de sortir des bras de Morphée avant 10h00, heure de Saint-Pierre, ce qui équivaut, sur mon vieux réveille-matin québécois, à 8h00 seulement. Et comme chez-moi j’ai l’habitude, chaque matin, d’ouvrir les yeux vers 7h30 mais de rester sous la couette jusqu’à la fin du bulletin de nouvelles de Radio-Canada vers 8h10, ça demeure relativement raisonnable. Sans être une lève-tard, je suis loin d’être une lève-tôt. Mais lorsqu’à Saint-Pierre, je n’émerge du sommeil que vers 10h00, ça me déprime un peu.

Il faut dire que la chambre dans laquelle je dors est très obscure; les toiles opaques des fenêtres plongent la pièce dans la pénombre. La mienne au Québec, à l’opposé, n’a que des rideaux blancs qui laissent le jour entrer, permettant au soleil de faire son boulot et de me réveiller tout doucement.

Depuis mon arrivée sur l’île, je n'ai réussi qu'un seul matin à me lever à 7h30, heure locale. Tous les autres, ce fut vers 10h00 et parfois plus tard. Horreur! Le temps de m’habiller, de me faire un thé et de me préparer un copieux petit déjeuner, l’horloge indique 11h00. Puis celui de le déguster en dévorant quelques chapitres d’un bouquin, les aiguilles filent jusqu’à 11h45. Comme à Saint-Pierre tous les commerces et les écoles ferment sur l’heure du dîner, cela signifie qu’au moment où je suis à faire disparaître les traces de mon petit-déjeuner gargantuesque, mon ami et sa progéniture arrivent, affamés. Et moi, je me sens un peu décalée.

Évidemment, je n’ai pas faim pour dîner. Mais trois heures plus tard, si. Je sais que je pourrais bien attendre à 16h00, heure de la traditionnelle collation saint-pierraise. Mais comme souvent celle-ci est composée de pâtisseries ou de pain blanc et de fromage, ce qui n’est pas tout à fait ma tasse de thé, je profite que la maison soit déserte à 15h00, pour me faire griller deux ou trois tranches de pain blanc mais néanmoins croûté ou encore pour m’empiffrer de pâtes que je recouvre généreusement de sauce à spaghetti. Ainsi, lorsque les enfants arrivent de l’école et qu’ils collationnent, ma fringale est du passé. Ce n’est qu’à l’heure du souper, vers 20h00, que mon appétit se met au diapason de la maisonnée. Cependant, comme ce repas est moins copieux vu son heure tardive, enfin, moins que celui que j’ai l’habitude de me préparer chez-moi… il m’arrive, vers 23h00 de ressentir un petit creux.

Il est probable que j’arriverais, à la longue, à me mettre à l’heure et à table en même temps que l’archipel. Mais je ne crois pas que je ferais miennes les habitudes sucrées de sa population. Moi qui, enfant, préférais le sel sur les tiges de rhubarbe fraîchement cueillies ou qui, en cachette, buvait le vinaigre des pots de « dills pickles », ai d’avantage le profil de la dent salée…

Néanmoins, toutes ces différences, si petites soient-elles, me semblent exotiques. Font que je me sente en vacances, dans un pays différent, ailleurs. Ainsi, lorsque je retournerai au Québec, dans ma petite maison rouge, j’en aurai pour quelques jours à reprendre mes habitudes et à me souvenir qu’à Saint-Pierre je faisais autrement… deux heures plus tard.

mercredi 10 décembre 2008

Série B, l’histoire …


Quel plaisir j’ai eu à imaginer ce court récit. Comme le premier, j’avais décidé d’en faire une histoire de Noël. Mais ce n’est qu’hier, après avoir échangé quelques mots sur MSN avec mon ami le Scarabée, que j’eus envie de lui faire une petite surprise. Un clin d’œil, tout au plus.

Les mots qui m’étaient imposés pour ce texte étaient les suivants :

Manoir, étranger, inconnu, désert, volet, abandonné, roc, débris, prisonnier, secours, cabane, barreaux, noir, danger.

Ah oui avant tout, j’ai oublié de vous faire part du résultat de mon examen 4. Vous vous souvenez? Celui-ci. Bon, je ne voudrais surtout pas vous paraître imbue de moi-même mais je suis très très fière de mon résultat. Après avoir atteint des 85% et 87% pour les 3 premiers, hé bien, j’ai eu un tout beau et tout rond … 100% pour le 4e! Cool n’est-ce pas?

Alors revenons à nos moutons, enfin, à notre histoire. Elle se déroule comme suit :


Par une nuit froide de décembre, apparut dans le ciel sombre un point rouge et mouvant. Un harfang des neiges, perché sur la branche d’un pin centenaire, le vit grossir peu à peu; de son regard perçant, il suivit la circonvolution de l’objet qui se rapprochait. Soudain, juste derrière la petite sphère écarlate, une forme floue se précisa. Sous l’œil étonné du rapace nocturne, cinq magnifiques bêtes au pelage gris brun, attelées à un traîneau, amorcèrent un long virage avant de glisser silencieusement sur la surface durcie d’un désert givré.

Une fine neige se mit à tomber. Le conducteur du curieux équipage descendit de la carriole, se secoua et observa cet endroit étrange et inconnu. Devant lui se dressait un manoir ancestral flanqué de deux tourelles biscornues. Ses volets fermés et sa cheminée éteinte malgré le froid piquant, laissaient supposer que la place était inoccupée. Curieux! se dit l’étranger. Il croyait connaître chaque maison de ce village et pourtant, il voyait celle-ci pour la première fois; il en était absolument certain. Sur le portail, il distingua des lettres gravées sur un panneau de bois vermoulu : « Le Castel du Scarabée », put-il lire.

Intrigué, le visiteur s’approcha du manoir et le contourna. La lune diffusait une faible lumière que masquaient de temps à autre, les nuages qui défilaient de plus en plus rapidement dans le ciel menaçant. Il ne repéra aucun escalier de secours; il lui faudrait s’en passer, songea-t-il. C’est alors qu’il vit, au fond de la cour entourée d’arbres gigantesques, une échelle appuyée sur une petite cabane de jardin. En s’avançant, il trébucha sur des débris de bois qui jonchaient la neige durcie comme le roc. Étouffant un juron indigne de son personnage, le voyageur se releva et frotta ses genoux douloureux.

L’homme réussit à dégager l’échelle et il la transporta près de la demeure imposante. De sa poche, il extirpa un petit objet qu’il fixa au centre du barreau supérieur; il enfonça un bouton et la chose s’illumina. Il redressa alors l’échelle et l’appuya sur le mur. Satisfait, il retourna au traîneau et saisit un énorme sac qu’il balança sur son épaule avant de se diriger vers l’arrière du manoir. Sans même reprendre son souffle et malgré le poids de la hotte sur son dos, il entreprit de grimper les barreaux, un à un, jusqu’à ce qu’il atteigne un petit balcon sur sa droite. Il dut déployer un effort considérable pour y lancer son sac avant de s’y hisser à son tour. De là, en s’accrochant aux aspérités des vieilles pierres du bâtiment, il réussit à grimper sur le toit. Puis à l’aide de la longue corde fixée à son sac, il put le tirer à ses côtés.

Le vent se mit tout à coup à souffler en bourrasques, faisant craindre à l’homme le danger d’une chute. Il jugea plus prudent de s’accroupir et d’attendre une accalmie avant de poursuivre son ascension qui s’annonçait ardue. Soudain, un fort coup de vent le fit chanceler. Malgré le blizzard, il entendit le bruit sourd de quelque chose qui glissait et chutait lourdement sur le sol gelé. L’étranger se pencha au-dessus du vide, et là tout en bas dans le noir, il distingua la petite lumière qu’il avait fixée à l’échelle qui, elle, gisait couchée sur la neige. Le pauvre Père Noël se retrouva prisonnier du manoir, abandonné à lui-même alors que dans quelques heures, ce serait Noël. Sans l’échelle, il n’avait aucune possibilité de redescendre, à moins que …

Fort heureusement, le vent s’apaisa et il put reprendre son ascension. Lorsque ses mains touchèrent le faîte du toit, il ne put retenir un cri de joie! Ho! Ho! Ho! Il y était arrivé! La lune, à propos, sortit de sa cachette et éclaira la scène. Avec précaution, le Père Noël se redressa en s’agrippant aux briques de la cheminée. Soulagé, il constata que le diamètre du trou lui permettrait de s’y faufiler et d’y glisser son énorme hotte. Assez perdu de temps! se dit-il avant de balancer le sac dans l’ouverture. Un « paf » rapide lui indiqua que le tuyau de l’âtre n’était pas bien long et qu’il devait aboutir à l’étage juste en dessous. Rassuré, il se glissa à son tour à l’intérieur de la cheminée.

Des rayons de lune éclairaient faiblement la pièce dont le décor semblait tout droit sorti d’un film d’Harry Potter. Sur un mur lambrissé, des chandeliers avaient été fixés de part et d'autre d’une immense tapisserie montrant une scène où se mêlaient des licornes, des elfes et des fées ailées. En face, des étagères débordant de livres s’élevaient jusqu’au plafond. Puis devant le foyer, deux fauteuils garnis de coussins étaient disposés face à face. Entre eux, sur une table basse était déposé un jeu d’échec aux figurines étranges qui luisaient doucement dans la pénombre.

Le Père Noël se dirigea vers un chandelier et gratta une allumette; la lumière mouvante éclaira la pièce et fit scintiller les délicates parures de verre accrochées aux branches du sapin qui avait été dressé dans un angle, près d’une fenêtre. Vite, se dit-il, le temps presse! Il défit la boucle qui fermait sa hotte et en sortit une grosse et lourde boite enrubannée. Il la déposa sous l’arbre odorant, referma son grand sac et souffla la bougie.

Sa mésaventure avait fait perdre un temps précieux au Père Noël. Aussi décida-t-il de prendre un chemin plus court et disons-le, moins acrobatique. La chance fut de son côté; en sortant du boudoir, il découvrit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Il s’assura de bien reverrouiller la porte derrière lui et après avoir remis l’échelle à sa place, il monta dans son traîneau. À son signal, les rennes enfoncèrent leurs sabots dans la neige et après une brève course sur la surface gelée, prirent leur envol dans la nuit de Noël sous le regard hagard du strigidé pétrifié.

Quelques heures plus tard, à son retour chez lui, c’est un sorcier stupéfait qui découvrit des traces de pas qui sortaient tout droit de l’âtre. Puis ému, il vit, sous son sapin décoré, un présent qu’il n’attendait plus. Car depuis longtemps, le maître du Castel du Scarabée avait cessé de croire à l’existence du Père Noël.

lundi 8 décembre 2008

Examen 5, série A ...


Après quatre jours de repos passés à l’intérieur, la pluie et le vent étant au rendez-vous, j’ai repris le collier hier après-midi. Lentement. Très lentement. Les dernières semaines avant mon départ pour Saint-Pierre et Miquelon avaient été plutôt chargées et j’avais une banque négative d’heures de sommeil à mon actif. J’ai profité du léger décalage horaire de deux heures entre l’archipel et chez-moi, pour réclamer le droit à un « snooze » supplémentaire le matin. Mais bon, hier soir je me suis couchée vers 22h00, heure du Québec alors que j’ai l’habitude de me mettre au lit davantage vers minuit ou 1h00. Donc ce matin je me suis dit qu’il était temps de me mettre au tempo des saint-pierrais et je me suis levée à 7h30, heure locale (oui-oui, 5h30 au Québec!).

J’ai profité que tous avaient pris le chemin du travail ou de l’école pour grimper au second étage et m’installer devant mon ordinateur. Hier après-midi, dans un sursaut de courage, j’avais retranscrit le premier jet de mon examen 5, série A. C’est entre deux autobus, le 15 novembre dernier, que j’avais jeté sur une feuille la base de l’histoire qu’il me fallait imaginer en utilisant 14 mots imposés.

Dans un texte d’environ 1000 mots, devaient se retrouver les suivants : Ours, colline, source, épinette, soleil, campement, fosse, collier, vert, fusil, plaine, bleu, chasseur, photographe.

Pour le plaisir, je m’étais imposée un défi supplémentaire : tenter d’en faire une histoire de Noël. Voici le résultat :

Il y a très longtemps, dans une lointaine contrée où le bleu du ciel était d’une grande pureté, s’était formée une petite communauté aux grands idéaux. Les hommes, les femmes et les enfants qui la composaient avaient adopté un style de vie qui aurait fait l’envie de plusieurs. L’emplacement qu’ils avaient choisi pour établir leur campement permanent ne l’avait pas été par hasard. Les Esquimaux de la région leur avaient appris que jadis, un grand chasseur s’y était installé et y avait vécu de nombreuses années, entouré de sa tribu. Ses exploits avaient été tels, que depuis des générations, on racontait sa légende.

Ce lieu était unique : au nord du cercle arctique, au milieu d’un paysage accidenté, la plaine avait été creusée par d’anciens glaciers. Encastrée ainsi, elle était à l’abri des vents dominants et, durant l’été, le soleil la réchauffait plus rapidement. Mais ce qui rendait le site encore plus exceptionnel, c’était la source qui jaillissait tout près, entre deux gros rochers et qui, l’été venu, colorait précocement de vert l’herbe qui poussait sur ses abords.

Lorsque la communauté avait découvert ce site exceptionnel et décidé de s’y établir, elle avait commencé par creuser une grande fosse au pied d’une colline recouverte d’une forêt de sapins et d’épinettes, afin d’y conserver ses provisions. Des tentes de toile avaient été dressées à proximité et durant les quelques semaines qu’avait duré l’été polaire, tous avaient uni leurs efforts pour ériger un premier bâtiment qui allait leur assurer, pendant les longs mois d’hiver, un abri contre la température glaciale qui pouvait parfois descendre à 32C sous zéro.

C’est en creusant qu’on avait trouvé, emprisonné dans le pergélisol, un collier fait de griffes d’ours, de segments de bois sculptés et de rondelles découpées dans des andouillers de rennes. Cet ornement devint l’emblème de la petite société; il démontrait que la patience et l’amour de l’artisan pouvaient éclore sous toutes les latitudes. C’est d’ailleurs cette découverte qui fit germer dans l’esprit de plusieurs, l’envie d’exploiter leurs talents d’ébéniste, de joaillier, de sculpteur, de couturière ou de modéliste. Celui qu’ils désignèrent naturellement comme leur chef, un homme bon et souriant, les dépassant tous de plusieurs têtes et portant une longue barbe neigeuse, leur soumit une idée qui allait transformer leur vie à tout jamais. Les aptitudes individuelles allaient devenir l’ingrédient principal d’une recette qui allait mener le groupe au succès et à l’autonomie. Les nombreux contacts dont bénéficiait, dans le pays et sur d’autres continents, celui qu’ils nommèrent affectueusement Père Noël, leur permit, pour leur grande joie mais aussi pour leur plus grand étonnement encore, d’obtenir des contrats qui allaient faire de cette communauté la plus reconnue et la plus respectée de la planète.

L’emplacement exceptionnel qu’ils choisirent pour établir leur campement, leur fournit les matériaux dont ils avaient besoin pour ériger les bâtiments et fabriquer tous les meubles nécessaires. Les sapins, les épinettes et les mélèzes qui poussaient à proximité leur procurèrent également une partie de la matière première pour leurs œuvres à venir. À l’aide de traîneaux tirés par des chiens, ils purent transporter les troncs d’arbres jusqu’à l’appentis où les charpentiers et les menuisiers les taillèrent avant de les assembler.

À force de persévérance et de nombreuses heures de travail pendant lesquelles chacun mit le maximum d’efforts, cette petite collectivité réussit à s’installer confortablement. D’ailleurs, à peine un an après son arrivée, une longue annexe fut ajoutée au bâtiment principal. À l’intérieur, on y construisit une immense table de travail autour de laquelle allaient bientôt s’affairer des artisans talentueux et impatients de se mettre à l’œuvre.

Dans cet atelier, on allait fabriquer principalement des jouets qui allaient être distribués aux enfants. Unanimement, on décida que seuls ceux qui étaient sages allaient en recevoir. C’est ainsi que se formèrent des équipes; certaines concevraient des jouets en bois : voiturettes, trains, chevaux, avions et animaux de ferme. D’autres allaient confectionner des poupées, des oursons, des lapins, des chats et des chiens en peluche. On voulut aussi réaliser des trains miniatures, des maisons de poupée et des petits personnages. Des bilboquets, des yoyos et des jeux de quilles s’ajouteraient à la liste. Mais nul fusil, pistolet ni aucune réplique de sabre ou même d’épée.

La compagne du chef, Mère Noël, suggéra qu’on aménage sur la mezzanine de l’atelier, un espace où seraient confectionnés des écharpes, des moufles, des chaussons de laine et aussi des manteaux et autres vêtements bien chauds. Les artisans les plus habiles auraient la tâche délicate de fabriquer les jolies robes qui allaient habiller les poupées.

Le jour où tout fut enfin en place pour que l’équipe puisse commencer la production des jouets et des vêtements qui seraient distribués peu après le solstice d’hiver, en fut un de grande réjouissance. Une fête avait été préparée par ceux et celles dont l’aide n’avait pas été requise pour terminer les travaux. On s’était affairé, des jours durant, devant les grands fourneaux qui laissaient échapper des parfums alléchants. On invita les gens du village voisin et tous arrivèrent bientôt les bras chargés de fourrure, de vin de baies sauvages et de menus cadeaux.

Parmi eux se trouvait un photographe, un étranger un peu excentrique qui était venu de très loin dans le but d’explorer cette région. Il réussit le tour de force, malgré la centaine de personnes et de bêtes présentes, d’immortaliser ce jour mémorable où on soulignait la persévérance, l’effort, l’ingéniosité et les liens qui les unissaient tous dans la réalisation de ce projet commun qui allait faire de leur communauté, un endroit unique et magique.

Depuis ce jour, dans le grand salon du Père Noël, on peut admirer la photo de l’immense atelier, devant lequel posent fièrement Mère et Père Noël, l’équipe des lutins, leurs amis esquimaux, ainsi que Rudolf, Fringant et les autres rennes ainsi que la quinzaine de fidèles chiens de traîneaux. Ainsi, pour toujours, on se souviendra que c’est grâce aux efforts de tous, du plus petit au plus grand, qu’un jour un rêve pu devenir réalité.

vendredi 5 décembre 2008

A nos disparus...



Les drapeaux sont en berne, partout sur l’île. C’est à la tombée du jour, hier, qu’ont cessé les recherches pour retrouver les quatre marins disparus en mer lundi. Le navire Cap Blanc s’est retourné avant de couler par 130 mètres de profondeur, dans une mer déchaînée et meurtrière.

L’archipel est en deuil. Tous les commerces ont fermé leur porte cet après-midi. Même le ciel s’est couvert de nuages opaques et gris. Ce soir, à la cathédrale de Saint-Pierre aura lieu une cérémonie en mémoire des quatre saint-pierrais.

En marchant près du port aujourd'hui, mes pensées sont allées vers les proches des disparus. Je me suis demandée si certains d’entre eux auront des regrets; d’avoir laissé leur mari partir après une dispute non réglée, oublié de dire à leur père combien ils l’aimaient, à leur fils à quel point ils l’appréciaient, à leur collègue combien ils l’admiraient…

Parce que la vie défile … Parce qu’on ne sait jamais à quel moment elle cessera… Parce qu’on ne prend pas toujours le temps de dire je t’aime, je t’apprécie, je t’admire… Elle pourrait nous laisser de cruels regrets.




mardi 2 décembre 2008

Se faire la malle ...


J'ai réussi à boucler mes valises cet après-midi. Vous imaginez un peu tout ce qu'il faut apporter lorsqu'on part pour un mois? En hiver! Pendant la période des Fêtes de surcroît!!!

Mon exploit fut de m'en tenir à deux bagages enregistrés et à deux de cabine, dont mon ordinateur portable. J'ai dû me résigner à laisser chez-moi mon dictionnaire Larousse, mon Grand Druide des synonymes, un bouquin de Diana Gabaldon, un manteau sport, mes bottes de randonnée, le diffuseur pour mon séchoir, mon shampoing et mon revitalisant. De la valise qui ne fermait plus, j'ai retiré des pantalons d'intérieur, quelques chandails et ma belle robe Amazone en tricot gris.

C'est demain matin que je dirai au revoir à Jules avant de prendre la route pour la station d'autobus de Magog. Et en fin de soirée que l'avion d'Air Saint-Pierre se posera au bout de la piste de cette minuscule île baignée par l'Atlantique où quelqu'un m'attendra…

Je compte bien profiter de ce séjour pour me reposer un peu mais aussi pour renouer avec l'écriture; elle m'a beaucoup manquée. Nul doute que le vent du large, la montagne, les forêts torturées et ma belle Île aux Marins sauront me murmurer de doux mots que je traduirai pour vous.

A très bientôt…

mercredi 26 novembre 2008

De la couleur mur à mur ...

J'ai plutôt bien travaillé depuis la semaine dernière. Sur ma liste de choses à faire avant de partir en vacances, il y a plein de ratures. Mais, il reste encore plusieurs trucs que je dois absolument accomplir, surtout en couture.
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Sinon, la maison commence à perdre son air de chantier; plus de trace de poussière de plâtre au rez-de-chaussée, les meubles ont repris leur place respective et les pots de verre et de plastique ont même eu droit à des tablettes toutes ... recouvertes de papier! Il faut quand même que je garde quelques activités pour Grande Soeur pendant son séjour chez-moi en janvier et je suis certaine qu'elle adorera badigeonner de peinture saumon, les rayons du petit espace de rangement!
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A la fin de l'après-midi, au lieu de faire les ajustements sur mes vêtements comme je l'avais prévu, j'ai plutôt succombé à la tentation de faire plein de trous dans les murs! Résultat? Deux petits tableaux fabriqués à partir de cadres acheté chez Dollarama, de magnifiques cartes de souhaits réalisées par l'artiste peintre de North Hatley, Margo Godin et d'un restant de tapisserie texturée, font de jolies taches de couleur au dessus du lavabo de la cuisine. Puis trois reproductions (laminées) d'une autre peintre géniale, Natalie Gendron, que j'ai dénichées à la Galerie d'Art Jeannine Blais ornent dorénavant ma salle à dîner.
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J'ai aussi fixé sur l'un des murs de l'entrée arrière, une pancarte qu'avait peinte ma copine Josée-Ninon en 2000 qui annonçait le déménagement de la boutique Lambertrand. Ma talentueuse amie avait reproduit l'édifice que nous occupions à l'époque, qui semblait sur le point d'exploser, expulsant par ses fenêtres des vêtements, machines à coudre et bobines de fil! Et comme par hasard, la teinte de la brique du petit tableau est identique à celle des tentures que j'ai confectionnées pour le vestibule arrière!
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Après avoir vécu dans le désordre et le chambardement des semaines durant, c'est bon de revoir la maison rangée, colorée et surtout sans poussière.
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Parce qu'il ne reste que 7 jours avant mon départ... sept!

lundi 24 novembre 2008

Fée-rie musicale...

Pour mon plus grand bonheur, depuis ce matin, la maison est remplie de ces mélodies dont je ne me lasse pas. Cette musique me rappelle mon enfance alors que Noël représentait la magie et que le sapin coupé sur nos terres embaumait le salon. C'était à cette période de l'année que mes grands frères et ma grande soeur nous visitaient, que tante Laurette recevait, dans la maison bâtie par mon grand-père maternel, tous les oncles, les tantes, cousins et cousines. Que sur les tables aux belles nappes rouges et blanches apparaissaient les aspics, les tourtières, la dinde, les gâteaux aux fruits faits maison et le ketshup de tomates vertes.
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Depuis ce matin, la féerie a envahi ma petite maison rouge, teintant de joie la moindre tâche à accomplir. Pour ceux qui, comme moi, ont encore 7 ans, c'est ICI que vous pourrez vous en mettre plein les oreilles!

dimanche 23 novembre 2008

Compter les heures…


Imaginez un instant que demain matin, au réveil, vous entendiez l'animateur de votre station préférée dire qu'il ne reste qu'un peu plus d'une semaine avant Noël. Instinctivement, vous consulteriez votre montre qui indiquerait bel et bien le 16 décembre! Quoi? Déjà! Pas possible!!! Comment le temps a-t-il pu passer si vite???

Panique sous l'édredon! Effarement sur l'oreiller! Cauchemar éveillé!

Devant vos yeux ce ne sont pas les images de votre vie qui défileraient, mais la liste de tout ce qu'il vous reste à faire avant le jour J: Les cadeaux à acheter et à emballer, le grand ménage à faire, les cartes de Noël à poster, le réveillon à planifier, la maison à décorer, le sapin à choisir et … catastrophe! Vous n'avez absolument rien à vous mettre pour la demi-douzaine de soupers, brunchs et party qui vous attendent.

Ouf! Heureusement, vous avez imaginé tout ça et il vous reste encore trente longs jours pour vous préparer, pour faire vos listes, pour remettre à plus tard. Mais pas moi… Non, moi il me reste une semaine et un jour. Cent quatre-vingt-douze heures tout juste, pas une de plus avant LA date. Le 3 décembre, prête pas prête, je prendrai l'autobus qui me mènera à un premier avion qui me transportera jusqu'à un autre avion, tout petit celui-là, qui me déposera enfin sur le tarmac de l'aéroport de Saint-Pierre.

Alors le 2 décembre, je dois avoir terminé le ménage et le réaménagement d'après rénovations, complété les cadeaux de Noël et les avoir emballés, trouvé, idéalement dans une seule boutique, deux pantalons et deux pulls assortis, préparé mes cartes de vœux et avoir livré les deux chemisiers à ma cliente de Sherbrooke. Il y a aussi la chambre d'invités à préparer pour Grande-Sœur et Bôf-Adoré qui viendront passer 1 ou 2 semaines chez-moi à mon retour en janvier. Un placard à vider, des boites à déplacer et un bureau à libérer.

Puis comme si ce n'était pas assez, il y a cinq ou six vêtements rangés dans une housse depuis au moins deux ans, que j'aimerais bien porter pour les Fêtes mais qui doivent être ajustés à ma taille. C'est tout? Si j'exclus les peccadilles comme la comptabilité de novembre et la déclaration de sous-traitance à préparer, la demande de retenue de courrier, la recherche de quelqu'un qui viendra faire le déneigement la veille de mon retour, le remplacement de la poignée de la porte d'entrée d'en avant, la pose d'une bande isolante sur le contour des 3 portes extérieures du rez-de-chaussée et de celle de la cave et le calfeutrage des trois fenêtres de l'entrée arrière… oui, ce sera tout.

Quoi? Si c'était moi demain qui réalisait qu'on n'est finalement que le 3 novembre? Je m'empresserais de me rendormir en espérant que ce ne soit qu'un mauvais rêve. Car les heures qui me séparent de ce voyage, je les compte depuis plus de 4 mois, 18 semaines, 130 jours …

mardi 18 novembre 2008

Non-préméditation…


Tout a commencé par une visite chez ma chiropraticienne, cet avant-midi; sa clinique est à Magog, à trente minutes de chez-moi. Je vais rarement dans cette ville car c'est à Sherbrooke que se trouvent ma coiffeuse, mon magasin d'aliments naturels, mon cordonnier et la poignée de boutiques qu'il m'arrive de fréquenter.

Mon traitement terminé, je décidai de passer par le centre ville, sachant qu'une succursale de Desjardins s'y trouvait. J'avais un petit dépôt à faire mais pas du tout envie de rouler 40 km supplémentaires pour aller à ma Caisse habituelle. C'est donc en toute innocence que j'empruntai la rue Principale, sans d'autre but que d'aller glisser mon enveloppe dans la fente du guichet automatique. Et c'est là que tout à coup, une enseigne au nom évocateur apparut dans mon champ de vision. En grosses lettres elle annonçait ma perte, car dès que je mets les pieds à cet endroit, ma volonté s'affaiblit, se ramollit, s'évanouit…

Ce magasin figurait néanmoins sur ma liste de boutiques à visiter avant mon départ pour l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le Père Noël m'avait laissé entendre que c'était un endroit qui recelait une foule d'idées cadeaux pour les 0 à 99 ans, particulièrement pour les petits hommes de 8 ans. Il avait raison; après plusieurs minutes de réflexion et d'hésitation devant des rayons débordants, je trouvai ce que je cherchais.

Restait le plus difficile; marcher jusqu'à la caisse sans regarder les étalages, que dis-je les pyramides, de romans, de dictionnaires, de livres de recettes et de psychologie, ceux sur les techniques de dessin, d'acrylique et de tricot, les bandes dessinées, et pire, les bien-nommés beaux-livres… J'ai essayé de résister, enfin, un peu. Mais j'ai flanché; c'était trop me demander. Alors je me suis adressée à l'enfant qui sommeillait en moi et d'un ton que je voulus ferme et inflexible, je me suis prévenue (dans ma tête, évidemment…): "OK, un livre, un seul! Tu m'as bien comprise?" (et pour ne laisser aucune place à l'ambiguïté, intérieurement je me suis fait les gros yeux!). C'est ainsi que, sagement, je choisis juste un bouquin. Sans protester, ni rechigner, ni rien. Wow…

samedi 15 novembre 2008

Une sorcière bien-aimée...


Il t'a suffit, un bon matin, d'apparaître dans ma classe et dans ma vie pour m'ensorceler. Ta folie, ton humour et cette légèreté dans laquelle tu te drapais, m'ont vite charmée. En dépit des drames qui déjà marquaient ta vie d'adolescente, jour après jour tu luttais et persévérais et moi, ça me fascinait.

Les années ont passé et peu importe la distance, parfois des silences, notre amitié a survécu. Malgré ton parcours semé d'embûches et de disparus, tu as su t'inventer un monde à ta mesure et créer ton propre bonheur. Tu en as toi-même choisi la teinte et ses nuances car après avoir subi la contrainte des années durant, jamais plus tu n'aurais laissé qui que ce soit t'imposer celles qui ne te convenaient pas. Pour ça, je t'admire. Comme pour ta générosité, ton amour des autres et des bêtes, et pour ton coup de crayon, ce don extraordinaire qu'une fée t'a offert et pour lequel, je l'avoue, je suis un tout petit peu jalouse…

Bon anniversaire Jo…

jeudi 13 novembre 2008

Appellation contrôlée…


Lorsque l'entreprise artisanale qu'était "Lambertrand, La mode à travers les temps" devint "Lambertrand, Mode d'expression", PME en croissance dont le nombre de collections se multipliait, je décidai de donner un nom à chaque nouveau vêtement. Ainsi, plutôt qu'une description du type "…vous savez, la robe avec un capuchon pointu, pas celle avec des manches longues mais l'autre qui a un laçage devant au lieu des attaches…", les clients pouvaient sans risque d'erreur commander la "robe Ninon". D'ailleurs n'est-il pas infiniment plus agréable d'endosser la tunique Esméralda que le modèle 01TE002?

Au fil des ans et des inspirations, il y eut des robes nommées Isis et des pantalons, Cléopâtre. Des ensembles regroupés sous l'appellation Croisade et d'autres sous celle d'Amazone. Plus tard apparurent les chandails Tabatha, les robes Mona, les guêpières Lili-Jeanne, sans oublier les manteaux Audrey, les redingotes Hussard et les pantalons Brigand.

Certains vêtements reçurent le prénom de clients ou de leurs proches. Ainsi naquit la chemise Philippe, en l'honneur de la naissance du fils des fondateurs des boutiques Table Ronde. Il en fut ainsi du chandail Héléna qui doit son nom à la propriétaire de la boutique Beau Bonhomme et Dulcinée de Chicoutimi qui m'avait demandé de modifier la manche d'un corsage selon ses souhaits.

Récemment, une cliente m'a contacté pour me demander si je pouvais lui fabriquer un chemisier de la collection Lambertrand. Elle en avait acheté un à ma boutique il y a quelques années, et me disait l'aimer beaucoup. Comme le nom du modèle lui échappait, elle me le décrivit et je devinai qu'il s'agissait de la chemise Bérangère. Ce vêtement avait été baptisé en souvenir d'une chambreuse qui vécut pendant un certain temps sous mon toit. C'était en 1996. C'était tout un personnage.

Il était dans la nature de Bérangère de rentrer aux petites heures du matin. Comme ses amies, elle vivait la nuit et dormait le jour. Au début elle avait été si discrète que c'était comme si elle n'avait pas été là. Mais cela n'avait pas duré. Et un beau matin, alors que le soleil n'était pas encore levé, un bruit étrange m'avait réveillée. L'esprit embrumé, cela m'avait pris quelques minutes pour comprendre ce qui se passait. En moins de temps qu'il ne faut pour hurler "Microchiroptères", je m'étais réfugiée sous la table de coupe laquelle, à l'époque, servait de base de lit la nuit venue.

Profitant de notre sommeil, Bérangère s'était faufilée dans la pièce qui, quelques mois durant, nous avait servi de chambre-salon-cuisine-atelier et s'était mise à tourner en rond comme un chiroptère en cage. Ce fut Ex qui, impassible, avait pris les choses en main en allant ouvrir toute grande la porte à Bérangère, lui signifiant ainsi que c'en était assez. Nous avions cru que notre coloc aurait compris le message. Erreur; elle recommença le même manège le lendemain et les jours suivants.

Il ne nous restait qu'une solution: Laisser la porte qui menait à l'étage entrouverte. Ainsi Bérangère la chauve-souris qui vivait au grenier put, le matin venu, réintégrer son dortoir sans avoir à demander la porte, et moi, à me couvrir de ridicule.


dimanche 9 novembre 2008

Cacao ...


Après un nombre incalculable de relectures, de peaufinage, de polissage, que dire, de léchage, me voilà enfin prête à présenter la troisième version de l'histoire de Cacao. En vérité, je pourrais probablement encore le retravailler, remplacer des mots, déplacer des virgules… Ma foi, c'est ce que je fais depuis plus d'une semaine. Mais si je n'arrête pas, je risque de me rendre à Pâques!

Alors, sans tout vous dévoiler, il s'agit d'un… dont une… avant de… pour un jour… Ça semble passionnant n'est-ce pas? :O)

Donc ce soir, bien avant l'heure où les carrosses se changent en citrouille, je cliquerai sur "envoyer" et Cacao ira sagement attendre dans la boite de réception d'une société de marketing de St-Georges-de-Beauce. Ce sera à mon tour d'attendre jusqu'à ce que l'équipe se soit penchée sur mon histoire et évalue si elle est suffisamment captivante pour être publiée. Ici je tiens à préciser que malgré le fait que Père Noël soit un de mes amis et qu'il s'agit de son site web, il n'interviendra d'aucune façon dans ce dossier. Ho! Ho! Ho! Que non!

Évidemment j'adorerais imaginer que des enfants, petits et grands, passent un bon moment avec Cacao. De penser qu'il les fera peut-être rire, ou du moins, sourire. Néanmoins, peu importe la décision, une chose est certaine: j'aurai appris énormément. Car si je me sens dans mon élément lorsque j'écris des billets d'humeur, d'humour ou de tendresse, il en fut différemment de composer pour un jeune lectorat. Mes deux premières versions ont souffert de plausibilité; tout devait pouvoir s'expliquer, être vraisemblable. J'étais loin des choux de Bruxelles qui se transforment en lapins de chocolat (merci Grande Sœur)! J'ai donc saupoudré mon conte d'un peu de poussière d'étoiles. Reste à voir si la magie opérera!

jeudi 6 novembre 2008

J'avais oublié…


A quelques semaines de mon départ en vacances, je me sens un peu pressée. Pas stressée mais disons, bousculée par le temps.

Les travaux de rénovation qui sont en cours, malgré que ce ne soit pas moi qui les exécute ceux là, me donneront d'excellentes raisons de faire un grand ménage. Car la poussière de plâtre, c'est connu, ça s'infiltre partout. Partout, partout… Ce sera lundi que R. viendra sabler les murs de l'entrée arrière dont il a tiré les joints en début de semaine, pour ensuite y appliquer quelques couches de peinture. J'ai choisi la teinte "céladon glacé". Ça vous dit quelque chose? Moi non plus. Alors j'ai cherché dans mon merveilleux
Petit Larousse illustré 2009 et voici ce que j'ai trouvé: "D'une couleur vert pâle. Porcelaine d'Extrême Orient de cette couleur." Le vert, c'est ma couleur préférée.

Dès mardi je devrais avoir suffisamment reposé mes muscles pour obtenir la bénédiction de ma chiropraticienne et ainsi pourvoir enfin m'attaquer au sablage et vernissage de la dernière portion de plancher de mon salon. Il me tarde de le réaménager; j'en ai assez de voir le chantier qu'est cette pièce et les meubles empilés dans un coin.

Mais juste avant, lundi, je donnerai mon tout premier cours de couture. Hé non… les étudiants ne se sont pas bousculés à ma porte. Enfin, pas encore! Mon atelier est prêt pour accueillir cette néophyte de l'aiguille et du droit fil. J'ai hâte!

Ensuite ce sera le sprint visant à rayer de ma longue liste, les "choses" à faire avant de partir. Parmi ces "choses", il y a 4 chemisiers à confectionner pour une cliente qui fréquentait ma boutique; 6 ou 7 têtières à coudre pour Blanche-Neige une fois que le patron que j'ai dessiné sera testé; la confection des rideaux manquant, dont 4 pour la salle à dîner, 4 pour l'entrée arrière, 6 pour l'atelier, 2 pour la salle de bain, 2 pour ma chambre et 4 pour le salon; la paperasse de l'entreprise dont des rapports qu'il serait très très coûteux d'oublier de transmettre et finalement les mille et une petites choses reliées aux préparatifs en vue d'un séjour de 4 semaines, lequel séjour tombe pendant la fête de Noël. Ici, on saura lire entre les lignes…

Puis il y a Cacao. Je suis à la troisième réécriture de cette histoire de Noël. La première était trop longue et la seconde avait perdu son essence lorsque j'ai tenté de la raccourcir. Récemment on m'a suggéré une avenue qui s'est révélée … comment dire? Magique? Et voilà! J'ai terminé le texte il y a deux jours et depuis, je le relis, encore et encore. Je croyais avoir mis le point final la nuit dernière mais tout à l'heure j'ai trouvé des trucs que je n'aimais pas, qui ne "coulaient" pas à mon goût. Donc …

Ah oui, j'oubliais… je serai moins assidue pour les prochaines semaines. Ho! Grand Frère, pas de panique! J'ai écrit "moins" assidue, pas "absente"!

mardi 4 novembre 2008

57 …


Ce sont les minutes passées au téléphone cet après-midi avec deux représentants de Bell Canada. Passées à attendre surtout puisqu'il semble que ce ne soit pas fréquent qu'un abonné au service affaires demande à faire le saut au résidentiel tout en conservant le même numéro de téléphone. Grâce à moi, une salariée de Bell connaît dorénavant la procédure. 30 minutes plus tard mon cas était réglé. Enfin, la partie "affaires" de mon cas. Car on devait me transférer au service résidentiel. J'ai attendu un long moment. Encore. Et encore. Puis "critchhhhhh"! Le transfert venait d'échouer, m'a-t-on annoncé. On allait faire une nouvelle tentative. Finalement ce n'est qu'après 12 minutes que Maya du service résidentiel me promit de s'occuper de moi. Ce qu'elle fit en plaçant mon appel en attente 3 ou 4 fois pour aller vérifier des trucs et tenter de "régler des technicalités". Après 15 autres minutes, là pour vrai, c'était terminé. Et dire qu'il me faudra téléphoner à nouveau chez Bell en avril 2009 pour, cette fois-là, transférer mon service internet affaires en résidentiel!

C'est aussi le nombre de baffes que mériterait l'ouvrier que nous avions engagé au début des années 2000 pour faire certains travaux de rénovation, entre autres dans la petite rallonge, à l'arrière, qui forme un vestibule. Dans cette pièce se trouve une salle d'eau, la porte d'entrée arrière et une autre qui donne sur la cuisine. Il y a plusieurs années, les tuyaux de la salle d'eau avaient gelé, la rendant inutilisable. L'été passé j'eus recours à une nouvelle équipe d'ouvriers qui firent divers travaux dont la remise en fonction de la salle d'eau. Un électricien vint aussi installer un élément de chauffage dans le vestibule, ce qui m'assurait que les tuyaux seraient bien au chaud. Mais voilà que l'hiver dernier, je m'aperçus que de la glace s'était accumulée sur la toiture à l'arrière; c'était la première fois depuis 1995. Il semblait évident que la chaleur produite par le nouveau radiateur s'en allait directement dehors et ce, malgré des travaux d'isolation qui avaient été faits il y a 8 ans… Comme la maison a connu plusieurs phases de travaux depuis 1995, je ne savais plus si ce fameux plafond avait été isolé ou si on n'y avait pas touché.

Alors R., mon nouvel ouvrier, découpa un petit carré au plafond, à deux endroits, pour constater qu'un isolant avait bel et bien été installé. C'était à n'y rien comprendre. Il décida alors de couper une bande de gypse à la base du plafond où celui-ci rejoint le mur. Vide, rien, nothing… tout ce qu'on apercevait, c'était la rangée de planches de la vieille toiture. La feuille d'isolant qui avait été posée par l'ancien ouvrier, faisait 8 pieds de long alors que le plafond en mesurait 3 ou 4 pouces de plus …

Il me fallut beaucoup moins que 57 secondes pour trouver tout plein de synonymes à incompétent, imbécile, malhonnête, incapable, abruti, crétin… Et je vous l'avoue, ça m'a fait le plus grand bien.

Finalement, c'est au bas mot, la quantité de choses qu'il me reste à faire et à régler avant mon départ pour Saint-Pierre et Miquelon qui lui, est prévu dans 36 jours. Alors si je m'y remettais là, tout de suite???

dimanche 2 novembre 2008

Examen 4 ...


C'est probablement celui sur lequel j'ai le plus travaillé. Et pourtant il n'y avait que 5 exercices. C'est le point 2 qui me fit trébucher il y a quelques semaines, reportant à plus tard la finalisation de mon examen 4 en création littéraire.

Profitant d'un "repos total" recommandé par ma chiropraticienne, je décidai que c'était le temps où jamais de me remettre à mes exercices estudiantins. Par la bande, je ferai réaliser à la boite d'enseignement une économie considérable en timbres; en effet, mon professeur attitré m'envoie une lettre aux deux ou trois semaines pour s'enquérir de la raison pour laquelle je n'ai toujours pas produit mon examen 4.

Ainsi, comme j'ai bossé toute la journée sur ledit examen, ne m'arrêtant que pour m'allonger un peu et tenter de faire passer le mal de tête qui ne me lâche pas depuis des jours, pour laver la vaisselle de la veille et euh… de l'avant-veille peut-être, alternant ainsi la position couchée-assise-debout, comme me l'a conseillé ma spécialiste de la colonne vertébrale, le temps m'a manqué pour un billet que j'aurais voulu sinon palpitant, du moins distrayant.

Tant pis… vous devrez encore une fois subir les divagations de mon cerveau dont l'ébullition fut d'avantage causée par la chaleur migraineuse de ma boite crânienne que par l'effervescence de ma matière grise.

Je ne vous imposerai pas le point 1 qui visait à trouver 5 caractéristiques aux mots: nez, cheveux, jambes, mains, visage et yeux. Malgré que cela puisse sembler facile à première vue, sachez qu'il était indiqué "Faites preuve de recherche dans votre choix de mots, l'originalité comptant pour la moitié des points."

Au fameux point 2, il me fallait inventer des mots. Comme exemple: Chaméléon qui pourrait être un caméléon à deux bosses ou un Tapillon, un tapis qui vole en battant des ailes. Ouf…

Voici donc ce que j'ai réussi à inventer après des heures de réflexion et de feuilletage de dictionnaire:

Fictionnaire: Fiction et dictionnaire: Dictionnaire de mots imaginaires.

Pipeaupocampe: Pipeau et hippocampe: Hippocampe qui émet un son flûté lorsqu'il nage.

Dacstylo: Dactylo et stylo: Stylo qui reproduit des caractères d'imprimerie.

Masculicécité: Masculinité et cécité: Handicap visuel qui frappe certains hommes lorsque leur amie arbore une nouvelle coiffure ou encore qu'il y a de la vaisselle à laver.

Parasolitude: Parasol et solitude: Protection contre la solitude.

Potyran: Potiron et tyran: Cucurbitacée qui tyrannise les autres plantes potagères.

Trouverture: Couverture et trou: Couverture trouée pour les journées chaudes.

Murmuticaire: Murmure et urticaire: Mots chuchotés qui provoquent des éruptions cutanées.

Récureuil: Écureuil et récurer: Écureuil dont le passe-temps préféré est le nettoyage.

Gorègnée: Goret et araignée: Araignée qui a une queue en tire-bouchon.

Le point 3 me demandait de choisir la pièce de mon choix et d'y faire l'inventaire. Pour chacun des objets, il me fallait choisir un verbe qui décrive bien son rôle, son utilité ou son apparence. Finalement je devais transformer ces observations en une description globale de la pièce en 5 à 8 lignes. J'ai beaucoup aimé cet exercice qui m'aidera à pondre des descriptions que je trouvais ardues. Ainsi structurées, elles deviennent nettement plus faciles.

Dans la salle à dîner le regard est immédiatement attiré par la teinte citrouille du vaisselier ancien. Tout près, des chandeliers en argent font écho aux losanges métalliques peints sur le meuble. Au dessus, deux tableaux font de jolies taches de couleur sur le jaune meringué du mur, tandis qu'au centre de la pièce, une lampe à l'abat-jour bleu électrique éclaire une longue table recouverte d'une nappe orangée. Autour de la table, deux chaises bleues et deux autres d'un vert pomme égaient le décor. Tout au fond, un vieux bureau de bois accueille l'ordinateur qui ronronne. Puis, en vis-à-vis, une étagère reçoit les dictionnaires, des Bescherelle et moult bouquins sur l'art d'écrire, dont est friande la propriétaire des lieux.

Au point 4, il me fallait composer deux courtes phrases en y insérant des renseignements pré-définis.

La première était "Roger écrit"; la phrase devait dévoiler la profession de Roger, la nature de ce qu'il écrivait, la manière dont il écrivait son texte, la longueur de son texte et la personne à qui il le destinait. Voici le résultat:

a. Roger écrit:

De son écriture de comptable, fine et précise, Roger s'applique à rédiger une brève mais vibrante déclaration d'amour qu'il destine à Gyslaine, son adversaire au tournoi d'échec.


La seconde: Gyslaine joue. Il me fallait donner l'âge de Gyslaine, son apparence physique générale, ce qu'elle jouait ou ce à quoi elle jouait, la manière dont elle jouait et la personne avec laquelle elle jouait:

b. Gyslaine joue:

Avec sa physionomie délicate, Gyslaine ne fait pas ses 45 ans et Roger, qui défend son titre de champion, en la voyant ainsi penchée et concentrée sur l'échiquier, ressent soudain les tourments d'un amour naissant
.

Finalement le point 5 consistait à écrire un texte de 10 lignes dont la première phrase était "J'ai passé toute la journée à l'attendre." Et qui se terminait par "Malheureusement, il n'est pas venu."

Cela a donné:

J'ai passé toute la journée à l'attendre. Il m'avait téléphoné, après un silence de deux semaines, et promis de passer chez-moi en début d'après-midi. Trois fois au moins, j'avais enlevé la poussière qui aurait pu se déposer sur le vaisselier en bois d'acajou et sur les guéridons posés près des fauteuils profonds et confortables du salon. Dans mon jardin, j'étais allée cueillir des phlox, des mauves et quelques marguerites sauvages dont j'avais fait un joli bouquet odorant pour garnir la table basse de l'entrée. Cent fois j'avais consulté le miroir qui m'avait à peine rassurée. L'attente m'angoissait. Puis du coin de l'œil j'avais aperçu le témoin rouge qui indiquait qu'il y avait un message dans ma boite vocale. Cela s'était sans doute produit pendant que j'étais au jardin. Sans même l'écouter, j'avais deviné que c'était lui et qu'à mes amis j'allais répondre...-" Malheureusement il n'est pas venu".

Voilà!

vendredi 31 octobre 2008

Nuit noire sur la 117 …



Lentement, l'homme souleva le drap. Un léger sourire étira ses lèvres lorsqu'il vit l'effroi dans les yeux des trois adolescents transis et exténués qu'il avait fait monter dans sa voiture quelques heures plus tôt …
..

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C'était une nuit d'automne. Probablement en 1972, à moins que ce ne soit en 1971. Le ciel déversait une pluie froide et drue, impitoyable pour qui ne pouvait se mettre à l'abri. Sur le bord de la 117, quelque part entre Mont-Laurier et le parc La Vérendrye, deux filles et un garçon faisaient le pied de grue, espérant qu'une voiture finirait par passer. Frigorifiés, ils attendaient depuis plus d'une heure. Pour se réchauffer, ils avaient alors décidé de marcher vers le nord. Il leur fallait bouger pour oublier leurs vêtements trempés, leurs doigts gourds et les crampes douloureuses de leur estomac affamé.

Le jeune homme, mince mais robuste, portait les sacs les plus lourds sans se plaindre. Ses cheveux blonds, portés longs, avaient confondu la plupart des automobilistes qui s'étaient arrêtés pour prendre les trois amis en stop quelques jours auparavant, alors qu'ils se dirigeaient vers le sud. Vers la grande ville. Vers Montréal.

Mais cette nuit-là, aucun véhicule n'était en vue, comme si le temps était suspendu. Quelle heure pouvait-il être? Dans un état second les trois amis mettaient un pied devant l'autre. Ils avaient bien été tentés de rester au village précédent, sous les lampadaires qui diffusaient une lumière rassurante. Mais ils craignaient qu'un éventuel conducteur n'hésite à s'arrêter s'il croyait que les jeunes gens habitaient le coin. Ils crurent qu'ils susciteraient d'avantage l'empathie s'ils étaient aperçus au milieu de nulle part…

Le ciel bouché masquait la lune et les étoiles; la nuit était noire, comme la route 117, comme tout ce qui les entourait. Seule la ligne blanche et le bitume qu'ils sentaient sous leurs espadrilles détrempées, leur indiquaient le chemin. La fatigue se faisait sentir mais ils n'osaient s'arrêter. Encore quelques pas pour ne pas penser au froid, à la faim ni à l'épuisement qu'ils ressentaient depuis que le dernier automobiliste les avait fait descendre au bout de sa destination, loin derrière.

De quoi pouvaient-ils discuter en avançant côte à côte dans l'obscurité? De leur projet qui avait échoué? De ce que l'avenir leur réservait? Des amis qui les attendaient et qui avaient envié leur audace? Des études qu'il leur faudrait reprendre? Du retour au bercail où il leur faudrait affronter les foudres et les semonces de leurs parents? Peut-être crânaient-ils? Peut-être aussi avaient-ils peur de cet inconnu qu'était l'avenir?

Ils n'auraient su dire qui, le premier, avait vu la lumière des phares trouant la nuit. Cela prit un certain temps à leur esprit confus pour réaliser qu'une voiture se dirigeait vers eux, roulant vers le nord. Remercièrent-ils le ciel? Personne ne s'en souviendra… C'est Joan la plus hardie des filles qui, sans réfléchir, se jeta pour ainsi dire devant le véhicule qui fonçait vers eux. "–Il n'aura pas le choix de s'arrêter!" Eut-elle le temps de crier à ses amis avant de s'élancer au centre de la chaussée en agitant les bras et sautant sur place.

Le jeune homme laissa tomber les sacs qu'il transportait et couru vers sa copine téméraire qu'il agrippa par le bras avant de la tirer sur le bas-côté de la route. Déchirant la nuit, le crissement des pneus fit écho à la catastrophe évitée de peu. L'adolescente se dégagea brusquement et se rua sur la portière qu'elle ouvrit sans hésiter. Derrière elle, le garçon et l'autre jeune fille, encore sous le choc, avaient peine à réaliser ce qui venait de se produire.

La discussion fut brève et Joan fit signe à ses amis de venir la rejoindre. Les adolescents s'engouffrèrent dans une voiture imposante et durent s'entasser tous trois aux côtés du conducteur, puisque sur la banquette arrière déjà encombrée, il y avait à peine assez d'espace pour déposer leurs maigres bagages.

Ils furent soulagés d'apprendre qu'ils pourraient faire le trajet jusqu'à Val d'Or. Les jeunes gens exténués fermèrent bientôt les paupières, se sentant étrangement en confiance auprès de cet inconnu qui, silencieux, gardait les yeux rivés sur la route. L'autre jeune fille se souvint, longtemps après, que l'homme avait fait une halte au Domaine. Il leur avait offert à chacun un café bien chaud, ajoutant que c'était tout ce qu'il pouvait faire pour les aider à se réchauffer.

L'aube naquit, embrasant le ciel boréal, sans qu'aucun des adolescents ne puisse contempler le soleil qui se levait. Ils avaient sombré dans un sommeil profond, balancés par le tangage de la grosse voiture qui filait sur la route. Soudain, le véhicule stoppa. "-C'est ici que vous descendez." Leur dit l'homme. "-Je ne veux pas risquer d'être vu avec vous à bord…" ajouta t-il. Les trois amis se frottèrent les yeux en regardant autour d'eux. La voiture s'était arrêtée dans une petite rue déserte à l'entrée de Val d'Or.

Ce n'est qu'à cet instant que les adolescents prirent conscience que quelque chose clochait. Un truc qu'ils n'avaient pas remarqué lorsqu'ils étaient montés; à cause de leur fatigue, à cause de la pénombre qui y régnait. A l'arrière de l'automobile, par l'interstice d'un rideau entrouvert, ils aperçurent un assemblage de bois sombre, reconnaissable entre tous. Juste à côté, une forme longue et étroite disparaissait sous une toile blanche…

Lentement, l'homme souleva le drap. Un léger sourire étira ses lèvres lorsqu'il vit l'effroi dans les yeux des trois adolescents qu'il avait fait monter dans sa voiture quelques heures plus tôt … Un pied apparut, d'une blancheur cadavérique; un carton, accroché à un des orteils du macchabée, oscillait sous la brise légère qui entrait par la portière ouverte.
.
.
J'avais 14 ou 15 ans. Jamais je n'oublierai cette nuit où, transie et exténuée, je montai dans une voiture avec mes amis Joane (surnommée Gougoune) et Ubald. Cette "grosse familiale" qui roulait à tombeau ouvert en direction de l'Abitibi, était en réalité un corbillard.

Le conducteur avait dû se rendre à Montréal pour récupérer deux corps qu'il rapportait à Val d'Or. L'un était dans un cercueil et l'autre, sur une civière. Cela expliqua sans doute le silence de mort qui régna à bord … Nous restâmes discrets sur l'identité de l'employé des pompes funèbres qui nous avait pris en stop malgré l'interdiction. Nous ne voulions en aucun cas signer son arrêt de mort; il pouvait dormir tranquille… nous fûmes muets comme des tombes…

mercredi 29 octobre 2008

Mon vœu…


Ça y est; ils sont tombés. Les premiers flocons sont arrivés. Oh, pas assez pour qu'ils enjolivent vraiment le paysage. Enfin, pas sur mon village. Ici les précipitations se mesurent encore en millimètres.

J'aime les premières manifestations de l'hiver. Quelle féerie de voir se transformer les montagnes ternes en panoramas dignes des plus belles cartes de Noël! La magie des flocons, alors qu'ils tombent à plein ciel, énormes et légers comme du duvet. Et les arbres, lorsqu'ils se parent de lourdes étoles d'hermine qui font ployer leurs branches. Chaque plante, piquet de clôture et banc de parc, voit ses formes poétisées, ses contours magnifiés sous l'épaisse parure scintillante.

Dans deux jours, un poste de radio de Burlington commencera à diffuser des chants de Noël. Et moi, je raffole de cette musique! J'ai toujours aimé l'ambiance des Fêtes, l'esprit de Noël. Enfant, c'était pour les cadeaux et surtout pour revoir mes grands frères et ma grande sœur qui revenaient à la maison pour quelques jours (avec des cadeaux pour moi, bien sûr!).

Avec le temps, cela s'est transformé. Évidemment, les présents n'y sont plus pour rien et il est rarissime que je vois ma fratrie durant cette période, à part Frérot puisque j'ai l'habitude d'aller passer Noël en Abitibi. Chaque année cependant je rêve d'un peu de magie, comme d'assister à la messe de minuit à l'église de mon village natal. Pourtant je ne le fais pas. Pourquoi? A cause de la dizaine de kilomètres de route enneigée, du froid de canard, de Maman qui se couche tôt, des enfants pour qui, assister à une messe, ne ferait que retarder le moment tant attendu d'ouvrir leurs cadeaux. Et probablement beaucoup par paresse. Alors j'ai l'impression que Noël a perdu de son essence et que son esprit ne survit que dans mon âme et dans mon cœur.

J'ai donc écrit au Père Noël plus tôt cette année. Et j'ai demandé gros; bien sûr j'ai craint que mon souhait ne puisse être exaucé. Que ce serait trop extravagant et surtout, "pas raisonnable". Mais après tout, qu'avais-je à perdre?

C'est cet après-midi que je reçus la réponse. Je pataugeais dans la paperasse et la comptabilité depuis le matin, payant des factures, commandant de nouveaux chèques et jouant au ping-pong avec les différents services d'une caisse dite populaire lorsque j'entendis un son étrange. Dideliiiiiignnnnnnnnn… Je relevai la tête et vis des milliers d'étoiles qui étincelaient sur l'écran de mon ordinateur! J'en aperçu même une qui filait à toute vitesse. Instinctivement, je fis un vœu… Et Dideliiiiiignnnnnnnnn… une fée apparut!

C'est avec un sourire vraiment gentil qu'elle m'apprit que mon souhait m'était accordé! Là je devine chez-vous un certain scepticisme. "–Comment ça, une fée? Et le Père Noël dans tout ça?" Je sais; c'est exactement la réflexion que je me suis faite. Mais bon…

Elle m'a alors expliqué que le Père Noël, soucieux d'améliorer son service, avait nommé des collaborateurs pour le seconder. Et que c'était elle qui avait hérité des cas spéciaux, des requêtes délicates et "pas raisonnables". Wow… Drôlement efficace quand même…

Ouf, imaginez toute la discipline et la retenue qu'il me fallut déployer pour continuer à régler les comptes et faire imprimer les rapports dont aura besoin le comptable demain au lieu de célébrer cette grande nouvelle en… je ne sais pas moi, en commençant à me faire une liste pour ne rien oublier? ou encore à rédiger tout de suite mes cartes de souhaits pour les Fêtes?

Oui, ce sera formidable et à la fois étrange. Bon, d'accord, je ne vous fais pas languir d'avantage. Cette année, je passerai Noël sur une jolie petite île baignée par l'océan Atlantique. Ce sera ma seconde visite à Saint-Pierre et Miquelon. Outre ses rues qui descendent vers le port, ses maisons colorées et ses montagnes qui surplombent la ville, il me tarde de revoir la silhouette de l'Île aux marins qui me fait tant rêver. Tout comme un insulaire qu'il sera doux de retrouver…

mardi 28 octobre 2008

Bouquinomanie…


Après avoir retourné à la bibliothèque le premier tome de Lili Klondike joliment écrit par l'auteure originaire de Sherbrooke, Mylène Gilbert-Dumas, je suis revenue chez-moi avec un autre bouquin. Je ne connaissais pas l'auteur, n'avais lu aucune critique du roman, ni aperçu le titre dans les librairies que je tente d'ailleurs de ne pas trop fréquenter.

Pourquoi j'ai choisi ce livre plutôt qu'un autre? A cause d'un mot sur lequel mes yeux ont trébuché. Quatre syllabes ensorcelantes. Treize lettres qui, lorsqu'elles se suivent, forment un adjectif au pouvoir incontestable… Ce mot? Machiavélique.

L'histoire est celle d'un homme; un américain. Il se retrouve à Paris, en cavale. Que fuit-il? Sa vie conjugale qui a éclaté et son boulot de professeur qu'il a perdu. Pourquoi Paris? Parce qu'il rêve d'écrire un roman.

Au fil des pages, on lève le voile sur les problèmes qu'a connus notre héros, Harry Ricks, et on comprend mieux pourquoi il s'est taillé. Par habitude, on tente d'anticiper ce qui arrivera au personnage; on émet des hypothèses. Rien de ce qu'on a pensé ne se produit. Puis le rythme s'accélère; il se passe des trucs moches. On ressent de l'empathie pour ce pauvre Harry qui ne l'a pas facile. On se perd en conjectures et on tente de trouver la clé d'une multitude d'énigmes pour le moins ... énigmatiques. Peine perdue…

Soudain, tout devient bizarre mais probable. Les embrouilles se multiplient, en demeurant plausibles. On n'a qu'une envie… poursuivre la lecture, coûte que coûte. Malgré la vaisselle qui s'accumule, la paperasse qu'il faut préparer pour le comptable qui viendra jeudi et l'horloge qui ne cesse d'indiquer qu'il est temps d'aller au lit…

Il me reste 59 pages à lire. Et je n'ai aucune idée du dénouement. Mon cerveau échafaude des hypothèses sur le comment du pourquoi et… à chaque page qui se tourne, mes théories s'écroulent, se dégonflent et me laissent ahurie, médusée, confondue-due-due. Après avoir lu les 319 premières pages, je n'ai qu'un mot à ajouter, un seul: ENCORE!

Le titre?
La femme du Ve. L'auteur? Douglas Kennedy.

PS: Ok, j'ai un peu exagéré, je l'avoue. Oui, j'ai terminé toutes les réparations de vêtements que m'avait confiées l'amie Céline. Et, oui j'ai vidé de son contenu le vestibule en vue des travaux d'isolation qui débuteront demain matin. La vaisselle? Euh, ça? En fait, j'avais prévu la laver mais pas ce soir. Pourquoi? Pour 59 excellentes raisons…

dimanche 26 octobre 2008

Les beaux dimanches …


C'était le titre d'une émission de télévision que mes parents regardaient, il y a longtemps, lorsque j'habitais encore sur la ferme familiale. Je n'avais qu'à entendre le thème musical, pour être submergée d'ennui. Non pas que le contenu était inintéressant, mais plutôt parce que c'était le dimanche soir. Sa musique sonnait la fin du week-end qui avait passé trop vite et annonçait le début d'une autre semaine d'école.

Sur la ferme, le dimanche était un jour comme les autres. Pas de repas spécial, aucun visiteur, ni de sortie. En ce temps là, lorsqu'on cultivait la terre et qu'on élevait du bétail, les jours fériés n'existaient que sur le calendrier.

Depuis que je suis travailleur-autonome, je fais le même constat: mes semaines ressemblent aux week-ends. Samedi, mardi ou vendredi? Il m'arrive de ne plus savoir quel jour on est. Ma famille et mes amis étant trop loin pour me le rappeler, mes dimanches ne font pas exception.

Vous voulez savoir ce que j'ai fait aujourd'hui? J'ai reçu une cliente. Elle est venue faire le second essayage de sa tenue de mariée. J'avoue que j'avais naïvement espéré que tout allait être parfait et qu'après avoir enfilé sa robe, je n'aurais eu qu'à applaudir l'ourlet juste de la bonne longueur et la tombée impeccable du tissu.

Bon… la tunique du dessous devait être raccourcie d'environ deux centimètres; pas de quoi fouetter un chat. Mais il en était autrement du surcot (la robe du dessus). Les pièces du milieu, au devant, se croisaient à l'ourlet et celle de droite tournait légèrement vers l'intérieur.

Vous ne pourriez imaginer à quel point je n'avais pas envie de voir cette robe accrochée dans mon atelier une semaine de plus. Alors j'ai suggéré à ma cliente et à son tourtereau, d'aller casser la croute au Pilsen. Ça tombait bien, ils avaient faim et n'avaient jamais visité le village. J'avais besoin de deux heures pour faire les corrections. Aussi, dès qu'ils refermèrent la porte, je saisi le découseur et me mis au travail avec frénésie.

Lorsque les futurs épousés revinrent, exactement cent vingt minutes plus tard, je me croisai les doigts très très fort, et … Ouf! Parfait! Le vêtement tombait exactement comme il le devait, les centres du surcot étaient parallèles et espacés juste ce qu'il fallait pour qu'on voie la tunique de satin du dessous, laquelle était maintenant de la bonne longueur. Après avoir dit aurevoir aux amoureux et adieu à la robe de mariée, je ressentis un urgent besoin d'aller prendre l'air.

Le soleil était encore chaud et l'air embaumait l'automne. Je marchai lentement dans les rues, admirant les vieilles maisons et les autres qui ont poussé tout autour. Puis je revins sur mes pas pour me diriger vers le parc. Comme il était étrange de m'y promener seule. Pixel ne l'accompagnait pas, songerez-vous? Non… le chihuahua fait un séjour dans un foyer tout près d'ici. Voilà maintenant une semaine qu'il est parti. Je saurai bientôt si l'adaptation se passe bien; selon les dernières nouvelles, il semble que oui. C'est ce que je voulais: trouver un maître qui aurait du temps à consacrer à ce petit chien affectueux et possessif. Mais depuis quelques jours, je l'avoue, sa présence me manque. Je me ferai à cette séparation et me répète que c'est mieux ainsi.

Il y aura de plus beaux dimanches …

vendredi 24 octobre 2008

Hors jeu …


Nuit blanche, nausées, mal de tête, frissons et sensation d'être un contenant sans contenu…

Euh, bon … hein? Ah oui… il n'y aura pas de billet aujourd'hui.

Je déclare for-Fée…

mercredi 22 octobre 2008

Se retrousser les manches …


Samedi dernier, en revenant de la bibliothèque municipale où j'avais emprunté deux bouquins dont l'excellent "Lili Klondike" écrit par la plus que talentueuse Mylène Gilbert-Dumas, je m'arrêtai à l'atelier de mon amie Céline.

C'est toujours agréable de nous retrouver devant un café. Nous parlons littérature, travail, projets et il nous arrive aussi de refaire le monde. Cette fois-là pourtant, nous n'avons pas prolongé notre entretien plus qu'il ne le fallait. Le boulot nous attendait. Moi, c'était la finition de la robe de mariée de Sonia T. qui était venue en faire l'essayage il y a quelque temps. Céline, quant à elle, avait une multitude de réparations, certaines simples et d'autres compliquées, qu'il lui fallait livrer au cours de la prochaine semaine. Entre autres, elle me disait avoir quatre vestons qui lui "pesaient"; toutes des manches à raccourcir ou des épaules à rétrécir.

Outre les fermetures Eclair sur les pantalons ou les manteaux, les manches de veston sont parmi les réparations les plus longues à faire et les moins faciles. Mais moi, j'aime lorsque c'est un peu plus difficile, lorsque qu'il faut utiliser son système "D" et faire preuve d'ingéniosité. Car la clientèle qui désire faire modifier ou réparer ses vêtements veut que ce soit impeccable et surtout, surtout, que ça ne coûte pas cher…

Je suis donc revenue chez-moi avec les fameux vestons et c'est ce matin que je me suis mise à la tâche. Cela devait bien faire 15 ans que je n'avais pas fait des modifications ou des ajustements sur des vêtements que je n'avais pas moi-même conçus; par conséquent, je décidai de commencer par les moins compliqués, histoire de me réchauffer en prévision de ceux qui me donneraient du fil à retordre.

Hum… il faut se méfier de ce qui nous semble à première vue évident! La seconde veste à laquelle je m'attaquai fut celle qui fut la plus complexe, qui me prit le plus de temps et qui me fit m'interroger de très longues minutes (les cogitations ne sont pas facturables…). Vous avez déjà remarqué comment est fait l'ourlet d'une manche de veston pour homme? Non? Ça vaut la peine que vous regardiez ça de plus près… Pour ma part, je n'avais jamais eu à en raccourcir de ce genre là. Ma perplexité atteignit un sommet lorsque j'eus décousu et séparé la doublure du tissu principal. J'aurais eu besoin d'un café bien fort et de 2-3 gélules de Ginkgo Biloba mais je n'osais interrompre le travail de mon cerveau qui faisait des plans, les défaisait, élaborait une nouvelle stratégie pour aussitôt la rejeter. Finalement, il me fallut 80 longues mais Fée-briles minutes, pour que les manches soient raccourcies de 4 cm, recousues, dont une partie à la main, repassées et que les boutons qu'il m'avait fallu retirer, aient repris leur place. Le résultat? Bien, très bien même!

Fière de mon exploit, il ne me restait plus qu'à me retrousser les manches pour les deux dernières vestes qui, elles aussi, révélèrent de truculentes complexités…

C'est Céline qui sera soulagée demain; elle avait promis à sa cliente que les vestons seraient prêts vendredi matin!




"Vous ne sauriez croire avec quelle facilité l'impossible se fait dès qu'il est nécessaire."
Anatole France (1844 – 1924)

lundi 20 octobre 2008

Je couds, vous coudrez, ils découdront…


Que de fois n'aie-je entendu "je n'ai aucun talent en couture" ou "comme j'aimerais savoir coudre". Vous savez, la couture n'est pas un talent mais une technique, rien d'autre. Évidemment on peut être doué pour apprendre rapidement ou non, et aimer le travail bien fait ou se contenter de quelque chose de bâclé. Mais je vous le promets, la couture ça s'apprend et non, ce n'est pas compliqué.

Récemment je décidais d'offrir des cours de couture privés et semi-privés. Pas de sempiternel projet "jupe-pantalon-chemisier", ni rien d'imposé d'ailleurs. Même pas de durée préétablie. Ce seront des cours individualisés où on viendra acquérir des techniques, se perfectionner, obtenir de l'aide pour un projet spécifique ou simplement pour le plaisir d'apprendre à réaliser de jolies choses.

Ce que j'ai envie de partager, ce sont les techniques simples, les trucs surtout. Ceux qu'on ne nous apprend pas à l'école. Ceux que m'ont enseignés mes excellentes couturières et les autres, que j'ai développés au fil des ans.

Certains désireront apprendre à raccourcir des pantalons ou des jupes, remplacer une fermeture éclair et même coudre des boutons. D'autres voudront créer des costumes d'Halloween pour leurs bambins ou leur confectionner des vêtements. Sûrement qu'il y aura des demandes pour apprendre à fabriquer des rideaux, des housses de couette, des robes de chambre ou des jouets. Et des braves tiendront mordicus à réaliser des "jupes-pantalons-chemisiers".

Peu importe le projet: une fois que l'on a appris comment utiliser une machine à coudre, à choisir le bon tissu, à le tailler correctement, les trucs pour faciliter l'assemblage des pièces, pour faire de jolies coutures régulières et des coins bien carrés… Qu'on comprendra le jeu des mains pour guider le tissu lorsqu'on le coud, ce qu'est un droit fil et ce qui arrive si on ne le respecte pas et qu'on saura que la vapeur peut faire des miracles, hé bien, il ne restera qu'à mettre le tout en pratique.

Simpliste? Non, simple. Parce que, comme dans toute chose, c'est en forgeant qu'on devient forgeron et en sciant que Léonard devint scie (celle-là, c'est l'ami Taximan
qui me l'a apprise :O).

Pour se débrouiller en couture, il y a trois règles à retenir:

-Observation: on apprend énormément en regardant "comment c'est fait". En observant les vêtements qu'on a achetés ou lorsqu'on se promène dans les magasins, il est intéressant de vérifier quelles techniques ont été utilisées pour les assembler ou encore comment on s'y est pris pour coudre une manche ou un col particulier.

-Précision: lorsque j'étudiais en mode, j'avais été surprise de voir sur mes travaux, que le professeur avait rectifié une valeur de couture de … 1 millimètre! Tiré par les cheveux? Non. Plus on est exact en dessinant un patron, en découpant le tissu, en respectant la valeur de couture au montage, plus on obtient un résultat précis.

-Persévérance: il faut parfois un certain temps pour en arriver à un beau produit. Au besoin, il faudra découdre et recommencer. Parfois même de re-découdre et re-recommencer. Mais la satisfaction du travail bien fait vaut amplement le temps passé à le peaufiner.

Noël n'est pas si loin et plusieurs auront envie de confectionner des présents pour les leurs. Qui sait… peut-être serez-vous celui ou celle qui recevra pour Noël une magnifique réalisation "fait main"?

PS: N'hésitez pas à me contacter pour obtenir plus d'information sur les cours ou pour connaître les places disponibles…